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Les diamantsdiamants se forment dans le manteau terrestre, à plus de 150 km de profondeur. De fait, la synthèse de ces cristaux de carbone nécessite une forte pressionpression (entre 4,5 et 6 gigapascals) et une température élevée (entre 1.100 °C et 1.400 °C). Il peut se passer des millions d'années avant qu'ils ne soient ensuite emportés, au sein du magma et dans le cadre d'une forte activité volcanique, vers la surface de notre planète. Ils y seront alors emprisonnés dans des roches magmatiques bleutées bien précises : les kimberlites.
Jusqu'au 17 décembre 2013, des dépôts de ces roches ignées avaient été trouvés sur tous les continents, hormis en Antarctique. Dorénavant, cette exception n'a plus lieu d'être. Des chercheurs menés par Gregory Yaxley de l'université nationale australienne viennent d'annoncer, dans la revue Nature Communications, la découverte de kimberlites dans la partie orientale du continent gelé.
Les dépôts se situent autour du mont Meredith, dans la partie nord des montagnes Prince Charles. Ils se seraient formés voici 120 millions d'années, au CrétacéCrétacé, comme la majorité des autres sites diamantifères connus. À cette époque, le supercontinent Gondwana se fracture de toutes parts, donnant ainsi naissance à plusieurs des continents ou régions continentales actuels, comme l'Afrique, l'Australie, l'Antarctique ou l'Inde. Or, ils abritent tous des dépôts de kimberlites. Ainsi, cette découverte accroît l'étendue de ce que les scientifiques appellent la Gondwanan kimberlite province.
Les kimberlites doivent leur nom à la ville sud-africaine de Kimberley. C’est là qu’elle a pour la première fois été observée et décrite. Cette ville est née d’une ruée vers le diamant qui a eu lieu en 1871. © Hypocentre, Flickr, cc by nc sa 2.0
Les diamants resteront dans leur gangue minérale
La question doit être posée : une ruée vers le diamant est-elle à craindre ? La réponse est négative pour plusieurs raisons. Premièrement, la découverte est ici scientifique. Elle ne signifie en aucun cas que les dépôts sont économiquement exploitables. D'ailleurs, dans le monde, seul un gisement sur dix aurait un intérêt commercial. C'est ce qu'a confié Teal Riley du British Antarctic Survey (BAS) au site redOrbit.
Deuxièmement, un traité international interdit actuellement toute exploitation minière en Antarctique. Ce document a été signé en 1991 par une cinquantaine de pays, dont les États-Unis et la Chine, dans le but de préserver l'environnement. Il est valable 50 ans, ce qui signifie qu'il prendra fin en 2041. Les scientifiques espèrent déjà qu'il sera reconduit, mais ils doivent faire face à de nombreuses convoitises. En effet, des gisements de platine, d'or, de cuivrecuivre, de ferfer et de charboncharbon ont également été localisés sur le continent ces dernières années.
D'ici là, les kimberlites pourraient être étudiées pour mieux comprendre les réactions chimiquesréactions chimiques qui ont cours dans le manteau terrestre profond, ou utilisées comme indicateurs pour retracer plus précisément la dérive des continents. Quoi qu'il en soit, les chercheurs ont déjà précisé qu'elles avaient une texturetexture, une minéralogie et des caractéristiques géochimiques propres au groupe 1. Il s'agit donc de roches ignées ultrabasiquesultrabasiques, potassiques, riches en espècesespèces volatiles tel le CO2 et qui possèdent des microcristaux (voire parfois des macrocristaux) pris dans une matrice à grain fin.