Au moins 33 morts. Plus de 10 millions d’hectares partis en fumée. Des centaines de milliards d’animaux tués. Et quelque 2.000 habitations réduites en cendres. C’est le bilan provisoire des incendies qui sévissent en Australie depuis le mois de septembre dernier. Il faudra, préviennent les experts, y ajouter les conséquences des centaines de millions de tonnes de CO2 émis dans l’atmosphère.
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Une nouvelle vague de chaleurchaleur a déferlé sur l'Australie. Accompagnée de vents secs. Des conditions idéales au déclenchement de nouveaux incendies. Et la situation fait craindre au service national britannique de météorologie, le Met Office, une augmentation record du taux de CO2 dans notre atmosphère pour l'année 2020.
Car les chiffres avancés aujourd'hui font déjà état de 400 à 700 millions de tonnes de CO2 émis par les incendies monstres qui ravagent l'Australie depuis le mois de septembre 2019. Et le Met Office prévoit que ces émissions de CO2 pourraient grandement participer à faire monter la barre de la concentration atmosphérique moyenne à 414,2 parties par million (ppmppm). Alors que le niveau moyen - mesuré du côté du Mauna Loa (Hawaï) - de 2019 était de 411,5 ppm. Des pics au-delà de 417 ppm sont même attendus. Alors que les chercheurs considèrent que 450 ppm comme un seuil au-delà duquel le réchauffement climatique pourrait littéralement s'emballer.
Pour se faire une meilleure idée, rappelons que dans les années 1950, la concentration de CO2 dans l'atmosphère se situait autour de 315 ppm. Augmentant de moins d'un point par an. Mais au cours de la dernière décennie, elle a plutôt augmenté de 2 ppm en moyenne chaque année. Cette fois, il serait bien question d'une augmentation de près de 3 ppm.
Pas de frontière pour le CO2
Mais faut-il conclure que la différence sera totalement imputable aux incendies qui font ragerage en Australie ? Le raccourci serait pour le moins douteux. Car bien sûr, les principales émissionsémissions restent celles liées au recours à des énergies fossiles. Et il faut noter que seulement la moitié du CO2 que nous émettons reste dans l'atmosphère. L'autre moitié est absorbée par les océans et les plantes. Ainsi la quantité de CO2 qui demeure dans l'atmosphère peut varier en fonction des conditions météorologiques qui affectent la croissance des plantes.
Pour 2020, les experts prévoient par exemple un temps chaud et sec sur le Pacifique. De quoi entraîner une augmentation de 10 % du CO2 demeurant dans l'atmosphère. Et 20 % de ces 10 % seraient alors à imputer aux feux de brousse qui brûlent actuellement une partie de l'Australie.
Car il faut noter que si certains gazgaz sont très réactifsréactifs et rapidement détruits dès leur entrée dans l'atmosphère, d'autres persistent plusieurs mois, voire plusieurs années. Ce qui leur laisse le temps d'être transportés loin de leur source d'émission. C'est notamment le cas du CO2. Qui en plus, contrairement à ce que l'on peut observer pour le monoxyde de carbonemonoxyde de carbone (CO), par exemple, ne se laissera pas arrêter par la barrière virtuelle de l'équateuréquateur. Il se répartira partout autour du monde et participera ainsi au réchauffement climatique global.
Ce qu’il faut
retenir
- Les incendies qui font rage en Australie émettent de grandes quantités de CO2 vers l’atmosphère.
- Un CO2 qui participera à atteindre des niveaux records en 2020.
- Jusqu’à 417 parties par million !