En mer du Nord, des fuites importantes de méthane ont été observées autour de puits de pétrole ou de gaz abandonnés. Ces fuites pourraient contrecarrer nos efforts visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre.
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En 2012-2013, des chercheurs du Geomar, un institut d'océanographie (Allemagne), avaient découvert des fuites de bulles de méthane dans les fonds de la mer du Nord, autour de gisements de pétrolepétrole ou de gazgaz abandonnés. Ils avaient supposé qu'elles étaient le fait de poches de gaz peu profondes, non visées par les opérations de forage initiales. Et estimé qu'elles pourraient être la principale source de méthane en mer du Nord.
De premiers résultats ont été confirmés aujourd'hui par une étude plus approfondie. « Des milliers de tonnes de méthane s'échappent chaque année d'anciens trous de forage », précise Christoph Böttner, l'auteur principal de l'étude, dans un communiqué du Geomar. Une situation que les chercheurs expliquent ainsi : la perturbation des sédiments par le processus de forage fait monter le gaz de poches peu profondes normalement sans intérêt commercial.
Du méthane qui s’échappe jusque dans l’atmosphère
Le facteur le plus important semble ainsi être la distance entre les puits et ces poches de gaz. Et les chercheurs évaluent que la seule zone qu'ils ont étudiée - 20.000 km2 de fond contenant 1.792 puits - pourrait ainsi libérer entre 900 et 3.700 tonnes de méthane chaque année. Sachant qu'il existe en tout, quelque 15.000 forages en mer du Nord, les fuites pourraient être bien plus importantes encore...
Un véritable problème pour la planète. Car rappelons que le méthane ainsi libéré dans la mer peut, en premier lieu, conduire à une acidification des eaux. Il est, par ailleurs, un puissant gaz à effet de serre. Et en mer du Nord, la moitié des forages se trouvent à des profondeurs qui permettent à une partie au moins de ce méthane de s'échapper dans l'atmosphèreatmosphère.