En mer du Nord, le Danemark exploite des champs pétrolifères. Certains sont épuisés. Qu’à cela ne tienne. Le pays pense avoir trouvé un moyen de les exploiter à nouveau. Comme autant de sites de stockage de dioxyde de carbone (CO2).
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Pour atteindre nos objectifs de limitation du réchauffement climatique anthropique, il semble de plus en plus évident que nous devrons, non seulement réduire nos émissionsémissions de gaz à effet de serre, mais aussi mettre en œuvre des technologies de capture du dioxyde de carbone (CO2). Reste à savoir ce qu'il en sera fait ensuite. Le stockage géologique de ce CO2 est l'une des solutions proposées par les scientifiques.
Ainsi, on apprend que le gouvernement danois vient d'accorder des licences à trois entreprises pour commencer à stocker du CO2 sous les fonds marins. Du dioxyde de carbone d'abord issu d'industries fortement émettrices -- car le captage direct dans l'atmosphère reste très cher -- comme les cimenteries ou la sidérurgie. Des millions de tonnes de CO2 qui seront enfouies dans le grèsgrès d'anciens réservoirs de pétrolepétrole et de gazgaz en mer du Nord. Avec pour objectif d'aider le pays à se rapprocher du zéro émission nette avant 2045.
Ne pas oublier de réduire les émissions
Est-ce une bonne idée ? Peut-être. À condition de ne pas oublier en parallèle de travailler à réduire les émissions d'un pays qui a longtemps pointé parmi ceux qui ont les plus fortes émissions par habitant alors qu'il exploitait ses ressources en énergies fossiles. Certains soulignent d'ailleurs qu'investir dans les énergies renouvelables pourrait coûter moins cher.
Justement, côté coût, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climatGroupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) estime celui de la capture et du stockage du CO2 à quelque chose entre 50 et 100 dollars la tonne. Sachant qu'une étude avance le chiffre de 185 dollars de dommages à la société par tonne de CO2, cela pourrait être tout à fait intéressant. Mais il y a quelques mois, un expert nous confiait que seuls les projets de stockage à proximité des sites de captage pourraient être viables. Aussi bien économiquement qu'écologiquement. Une question de coût du transport du CO2.
La Norvège avait déjà donné son feufeu vert au stockage de 1,5 million de tonnes de CO2 par an -- à partir de 2024. Là aussi dans la mer du Nord. Mais du côté du Danemark, il est question de 13 millions de tonnes par an -- à partir de 2030. Car le gouvernement estime que ses champs pétrolifères épuisés en mer du Nord permettraient de stocker 22 milliards de tonnes au total, soit l'équivalent de plus de 500 ans d'émissions actuelles du Danemark.