Il est assez communément admis que croissance économique et émissions de dioxyde de carbone (CO2) vont de pair. Rendant douloureuse, la lutte contre le réchauffement climatique. Mais des chercheurs démontrent aujourd’hui que cette idée est fausse. Chiffres à l’appui.
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Tant que nos émissionsémissions de dioxyde de carbone (CO2) ne seront pas revenues au zéro net, nous ne pourrons pas espérer voir les températures se stabiliser. Si, dans le même temps, nous souhaitons poursuivre dans la croissance économique, il n'y a qu'une seule solution : découpler nos économies des émissions de CO2. Et des chercheurs de l'Institut de recherche sur l'impact climatique (PIK) et de l'Université de Potsdam (Allemagne) se font aujourd'hui porteurs d'une bonne nouvelle en la matièrematière.
De la croissance économique sans émissions de CO2
Ils ont analysé les résultats économiques de 1 500 régions où le produit régional brut (PRB) par habitant était en augmentation. Des régions qui comptent pour 85 % des émissions mondiales. En combinant ces données avec des informations sur les intensités d'émissions basées sur la production au cours des 30 dernières années, ils ont découvert des schémas mondiaux significatifs de découplage.
« 30 % de ces régions ont totalement découplé les émissions de carbone de la croissance économique. Les régions à revenus élevés et à forte intensité de carbone, ainsi que celles qui comptent une part importante de services et de production industrielle, ont particulièrement réussi à réduire leurs émissions de carbone tout en continuant à connaître une croissance économique », précise Anders Levermann, professeur de dynamique du système climatique, dans un communiqué de l’université de Potsdam.
Encore des efforts à faire partout dans le monde
Les chercheurs soulignent que l'Europe surpasse les autres régions du monde en la matière, affichant une tendance continue au découplage depuis 20 ans. Du côté de l'Amérique du nord et de l'Asie, une tendance à l'amélioration se dessine. Quelle que soit la région du monde, ce sont finalement les pays développés qui semblent en mesure d'atteindre le zéro émission nette le plus rapidement. Toutefois, les auteurs préviennent dans les Proceedings of the National Academy of Sciences que le rythme actuel de découplage est insuffisant pour atteindre l'objectif climatique mondial de zéro émission nette de carbone d'ici 2050. Ils appellent les pays développés à multiplier les efforts et à soutenir, y compris financièrement, la transition des villes et des pays en développement pour éviter un réchauffement climatique qui serait catastrophique pour tout le monde. C'est justement l'un des points qui sera au centre des discussions lors de la 29e Conférence des Parties sur les changements climatiques (COP29) qui s'est ouverte à Bakou (Azerbaïdjan) ce lundi 11 novembre 2024.