Ces derniers mois, les projets de captage et de stockage de dioxyde de carbone (CO2) semblent se multiplier un peu partout dans le monde. Les quantités annoncées font espérer que la technologie pourrait être d’une aide précieuse pour lutter contre le dérèglement climatique en cours. Mais des chercheurs soulignent que les quantités réellement éliminées de l’atmosphère sont moindres.
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Le captage de dioxyde de carbone (CO2), on en parle beaucoup depuis quelques mois. Depuis que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climatGroupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a annoncé que nous n'étions plus en position de nous passer de ce type de technologie pour atteindre notre objectif de zéro émissionémission nette d'ici 2050. Un peu partout, les initiatives fleurissent. Celle lancée par les géants de la Tech, l'initiative Frontier, mais aussi celle annoncée en début de semaine par quelques géants de l'aéronautique, Airbus en tête.
Des chercheurs de l’Imperial College London (Royaume-Uni) nous mettent cependant en garde aujourd'hui. Car ils ont noté qu'entre les annonces et la quantité de carbone réellement capté et stocké, il y a un bel écart. De 19 à 30 % selon les cas. De quoi donner une image fausse de la contribution de ces technologies à la lutte contre le réchauffement climatique.
Tout n'est pas négatif. Car selon les chercheurs, entre 1996 et 2020, ce sont tout de même 197 millions de tonnes de CO2 qui ont été captées et stockées. Un chiffre tout à fait intéressant.
Des chiffres justes pour avancer
Les chercheurs rapportent qu'en 2021, la capacité mondiale de capture de CO2 était estimée à 40 millions de tonnes par an. Pour 26 installations opérationnelles. Cependant, il n'existe pas de cadre qui impose à ces installations de communiquer sur la quantité de carbone réellement capturée. Ce qui, pourtant, aiderait à comprendre dans quelle mesure exactement le captage et le stockage du CO2 peuvent nous aider à lutter contre le réchauffement climatique anthropique.
Car l'écart qui existe entre le réel et les données annoncées par les différents projets pourrait bien masquer une certaine inefficacité des technologies mises en œuvre pour capter le CO2 ou des systèmes de transport utilisés pour le transporter vers les sites de stockage. Il pourrait aussi marquer des évolutions dans le temps de la source de CO2 captée.
Ainsi les chercheurs soulignent que des chiffres plus précis - incluant la quantité captée chaque année, la quantité transportée chaque année et la quantité stockée chaque année ainsi que les mesures d'assurance qualité prises sur les installations - permettraient de mieux modéliser le déploiement à grande échelle des technologies de captage et de stockage du carbone. De surveiller les réductions des émissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre à court terme et les besoins en ressources à long terme de la technologie.