Sur Terre, il vivrait près d’un million de milliards de fourmis. Et, même si elles perturbent parfois nos pique-niques, leur présence dans la nature est essentielle au bon fonctionnement des écosystèmes. Elles aèrent les sols, nettoient, mangent et se font manger. Mais selon des chercheurs, elles sont également de précieuses petites jardinières. La démonstration en vidéo...


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    Ces fourmis qui viennent gâcher notre pique-nique, on n'a qu'une seule envie : les écraser du pied. Mais la prochaine fois qu'il vous viendra cette idée, pensez à ces travaux de chercheurs américains. Ils nous apprennent que quelque 11.000 plantes sauvages fleurissent grâce aux fourmis, de précieuses alliées. Des jardinières à six pattes qui dispersent leurs graines dans la nature.

    En récompense, les fourmis peuvent nourrir leurs petits grâce aux excroissances nutritives - les élaiosomes, comme les appellent les chercheurs - accrochées à ces graines. Et ce faisant, les antimicrobiens naturellement sécrétés par les fourmis transforment le microbiomemicrobiome des graines. Les chercheurs rapportent par exemple que les graines de gingembre sauvage comportent moins d'agents pathogènes des plantes après être passées entre les pattes des fourmis.

    Les fourmis, précieuses aux écosystèmes

    Lorsqu'elles se sont vu présenter différentes graines, les fourmis ont aussi montré des préférences. En fonction de la combinaison et des concentrations spécifiques dans les élaiosomes, d'acideacide oléique et d'autres composés. De quoi influer sur la répartition des espèces végétales dans les régions peuplées de fourmis.

    À la lumièrelumière de ces éléments, les chercheurs américains s'inquiètent de voir que les activités humaines influent sur les populations de fourmis. Plus qu'ils le pensaient auparavant. Les zones défrichées, même il y a des décennies, comptent ainsi moins de fourmis. De quoi expliquer peut-être pourquoi les forêts secondaires manquent de sous-boisbois denses. « Si les fourmis venaient à disparaître, il a de réels risques que nous perdions des plantes ainsi que les autres espèces qui en dépendent », conclut Judith Bronstein, écologiste à l'université de l'Arizona (États-Unis).