La probabilité de trouver un fossile de vertébré est faible, alors imaginez quelle est celle de découvrir les empreintes minuscules de microalgues témoins du réchauffement et de l'acidification des océans au Jurassique et au Crétacé ! Une nouvelle étude décrit la découverte de minuscules algues au squelette calcifié sous forme de plancton « fantôme ».
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Les dernières preuves de l'existence d'un organisme à la surface de la Terre n'en finissent pas de surprendre les paléontologuespaléontologues... Une équipe de recherche vient en effet de publier dans le journal Science la découverte de microfossiles pour le moins inhabituels. Ces fossiles sont ceux de coccolithophores, des algues marines unicellulaires et microscopiques (<1 mm de diamètre) qui peuplent encore les océans aujourd'hui et qui présentent la particularité de produire des plaques calcaires (les coccolithes) en périphérie de la cellule. Or, ces microalgues étaient absentes du registre fossile au cours des trois périodes majeures de réchauffement climatique ayant eu lieu au cours du JurassiqueJurassique et du Crétacé, soit il y a 94, 120 et 183 millions d'années.
De minuscules traces de plancton « fantôme »
Les auteurs de l'étude apportent pourtant la preuve de la présence de ces microalgues au cours de tels épisodes, sous la forme de fossiles « fantômes ». Il s'agit en fait des empreintes que ce planctonplancton calcifié a laissées sur des surfaces de pollenpollen fossilisé au fond de la mer !
L'un des auteurs, le Dr Twitchett, indique d'ailleurs que ce plancton était abondant, diversifié et en plein essor au cours des précédents événements de réchauffement du climatclimat. Le Dr Slater ajoute que les efflorescences de microalgues planctoniques au cours des réchauffements passés ont contribué à l'expansion des zones mortes en milieu marin et qu'une tendance similaire pourrait se dessiner dans le contexte actuel, ce qui reste encore à vérifier.