Des paléontologues suisses ont analysé des fossiles plutôt rares. Ils témoignent d'un festin entre crustacé, céphalopode et requin sous les eaux, au Jurassique.
au sommaire
Parfois les paléontologuespaléontologues ne déterrent pas juste des ossements isolés, mais les restes de deux créatures qui interagissent ensemble. Parfois, il s'agit d'un prédateur s'attaquant à une proie. Dans ce genre de situation, les restes non digérés de la victime, appelés « pabulites », recèlent leur lot d'informations sur leurs prédateurs mais aussi sur la structure de leur organisme. Récemment, des chercheurs suisses ont étudié des pabulites d'un crustacé préhistorique sur le point d'être dévoré par une ancienne espèce de céphalopode, une bélemnite.
La découverte, faite par un amateur de fossiles dans une carrière en Allemagne, a permis de mettre au jour une scène de chasse surprenante qui se serait jouée dans les eaux au JurassiqueJurassique. Cette dernière est décrite dans une publication de Swiss Journal of Paleontology.
Manger et être mangé
Les fossiles des animaux sont incrustés dans une plaque de sédimentsédiment. Le crustacé semble appartenir au genre des Proeryon, qui ressemblaient à des homards avec plusieurs paires de pinces. La bélemnite, juste à côté, identifiée comme Passaloteuthis laevigata, est dans un état de telle conservation que les scientifiques ont pu observer une importante morsuremorsure sur la partie molle de son corps. Le céphalopode qui s'attaquait au crustacé était lui-même attaqué par un autre prédateur ! Cette blessure mortelle pourrait être l'œuvre d'une ancienne espèce de requin, peut-être l'espèce Hybodus hauffianus.
La bélemnite, avec le crustacé dans sa gueule, a coulé sur le plancherplancher océanique avant de mourir. La datation des fossiles replace cette scène à quelque 180 millions d'années, soit à la fin du Jurassique inférieur, durant l'étage du Toarcien.