Les forêts sont vues comme celles qui pourraient nous aider à limiter le réchauffement climatique. Mais des chercheurs nous mettent en garde aujourd’hui. Il arrive en effet un moment où trop — trop chaud ou trop sec —, c’est trop. Et la survie même des arbres est alors menacée.
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« C'est comme si nous avions donné la parole aux forêts du monde », racontent des chercheurs d’une équipe internationale. Comment ? En étudiant des événements de dépérissement de forêts géoréférencées avec précision. Dans 675 endroits du globe. Pour n'oublier aucun continent boisé. Depuis 1970. Et qu'ont rapporté ces forêts ? Que parfois, trop... c'est trop !
En rapprochant les événements de dépérissement de données climatiques, les chercheurs sont en effet parvenus à établir les conditions de chaleurchaleur et de sècheresse les plus susceptibles de mettre nos forêts en péril. Elles sont liées à des extrêmes climatiques intensifiés. Et les modèles climatiques montrent que ces extrêmes deviendront plus fréquents de 22 % sous un réchauffement climatique de 2 °C par rapport à l'ère préindustrielle. De 140 % sous un réchauffement de 4 °C ! Des conditions qui doubleraient la fréquence des événements de dépérissement.
Mauvaise nouvelle pour le stockage du carbone
Les chercheurs donnent l'exemple d'une forêt tempérée au Mexique. Ils notent que, depuis quelques années, la saison sèche et chaude de mars à mai est encore plus sèche. Et même plus chaude que jamais. De quoi induire un stressstress pour les arbres avant l'arrivée de la saison des pluies. Une situation encore amplifiée par le phénomène La NinaLa Nina qui a conduit, en 2021, à la perte de plus de 8.000 arbres matures, tués par des scolytes dans la réserve de biosphèreréserve de biosphère du papillon monarque au centre du pays.
Les chercheurs soulignent aujourd'hui l'importance de mieux comprendre à quel point le chaudpoint le chaud peut devenir « trop chaud » et le sec « trop sec » pour les forêts. Car au-delà du fait qu'un arbre mort ne peut plus capturer de carbonecarbone -- et aider ainsi à limiter le réchauffement climatique anthropique --, un arbre mort libère peu à peu du carbone. Au fur et à mesure de sa décomposition. Et les événements de mortalité pourraient ainsi anéantir les gains prévus par ceux qui espèrent s'appuyer sur les arbres et les plantes pour séquestrer une part du carbone que nous émettons en excédent.