Samedi soir, à la suite d’importantes pluies, des coulées de boue se sont formées sur le volcan Marapi, en Indonésie, et ont fait de nombreux dégâts. Le bilan provisoire est de 41 victimes et de 17 personnes portées disparus.
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Après la brusque explosion du 3 décembre dernier (voir plus bas), qui fit 23 victimes au sommet du volcan, une modeste activité explosive perdura dans le cratère sommital du volcan. Cela généra des émissionsémissions de cendres de quelques centaines de mètres de hauteur assez fréquemment, mais elles n'impactèrent que très peu la population vivant à proximité du volcan.
En revanche, elles rechargèrent la zone sommitale en matériaux remobilisables par la pluie, mettant ainsi en danger les secteurs urbanisés aux abords des ravines qui descendent du volcan par les coulées de boue, appelées lahars en milieu volcanique. Ils sont particulièrement sournois, car ils ne dépendent que de la pluie et peuvent ainsi intervenir bien après une éruption. En outre, ces coulées de boue peuvent atteindre plusieurs dizaines de kilomètres et ont un grand pouvoir érosif...
Une nouvelle catastrophe, cinq mois après la précédente sur ce volcan
Samedi soir, vers 22 h 30 heure locale, des pluies importantes se sont produites dans ce secteur et ont engendré des lahars sur les flancs de ce volcan. Le bilan n'est encore que provisoire, mais au moins 41 victimes ont été recensées, alors que 17 personnes restent encore disparues. Des dizaines d'habitations ont aussi été détruites ou sont sérieusement endommagées, tout comme une dizaine de ponts, des axes routiers et au moins une vingtaine d'hectares de rizières recouverts par la boue...
Un lahar, en plein milieu d’un village.
L’heure du bilan, triste et impressionnant !
Des dégâts importants !
Ici, une route en partie emportée dans la rivière !
Une éruption soudaine du volcan Marapi fait plusieurs victimes
Une forte explosion s'est produite sur ce volcan très actif d'Indonésie dans l'après-midi du 3 décembre, alors qu'une soixantaine de personnes se trouvaient dans la zone du sommet. Après une nuit de recherche, le bilan provisoire est assez lourd, avec au moins 11 victimes, quelques blessés et toujours douze personnes portées disparues. Aucun signal précurseur particulier n'a été enregistré avant cet événement...
Article de Ludovic LeducLudovic Leduc, publié le 4 décembre 2023
Mise à jour du 7 décembre 2023 : les recherches sont terminées, avec un bilan officiel de 23 morts et 52 survivants.
À 14 h 54 heure locale, dimanche 3 décembre, une explosion s'est produite sur le Marapi, volcan très actif de l'île indonésienne de Sumatra. Elle a formé un panache de cendres d'au moins trois kilomètres de haut, ainsi qu'une nuée ardente qui s'est propagée sur trois kilomètres de long vers le nord.
Le bruit de l’explosion : impressionnant !
Le panache de cendres vu d’en dessous, et la nuée ardente à sa base…
Une soixantaine de personnes se trouvaient alors au sommet du volcan et même si le bilan est encore provisoire, car douze personnes sont encore recherchées, onze morts sont à déplorer, ainsi que plusieurs blessés, victimes de fractures et de brûlures. Sans parler du choc vécu lors d'un tel événement !
Redescente d’un rescapé, tout en prudence.
Miraculée…
Une activité impossible à détecter ?
L'organisme en charge de la surveillance de ce volcan précise que cette activité n'a été précédée d'aucun changement dans les paramètres de surveillance, que ce soit la sismicité, la déformation ou les observations visuelles du volcan. Cet événement ressemble donc à une explosion non magmatique, liée au système hydrothermal du volcan. Celui-ci correspond à une zone entre le réservoir magmatique et la surface, une zone qui voit se mélanger des gazgaz magmatiques et de l'eau de pluie qui s'infiltre et se réchauffe au cœur du volcan. En général, ces différents gaz sont évacués en surface et forment un dégazage plus ou moins permanent. Mais la chaleurchaleur et l'acidité de ces fluides engendrent une altération des roches, ce qui peut parfois obstruer ces zones de dégazage. Le système hydrothermal est alors sous pressionpression et peut donc générer des explosions ; si cette hausse de pression est liée à un magma en profondeur, elles sont phréatiquesphréatiques, sinon, elles sont hydrothermales.
Revivez l'une des éruptions les plus dévastatrices de l'Histoire avec cet épisode audio de Chasseurs de Science. © Futura
Cette mise en pression du système hydrothermal peut être silencieuse, ou difficile à « entendre » par les instruments de surveillance, notamment en comparaison des éruptions magmatiques (avec du magma en surface). C'est pourquoi ces explosions sont parfois associées à des catastrophes comme celle-ci ou celle du volcan japonais Ontake qui fit 57 victimes le 27 septembre 2014... Ce type d'explosion s'est déjà produit par le passé sur ce volcan Marapi, et possible lorsqu'il est en alerte de niveau 2, ce qui est le cas depuis 2011. C'est d'ailleurs pourquoi une interdiction d'accès dans un rayon de trois kilomètres autour du cratère prévaut sur ce volcan.