Face à l'urgence climatique, de nombreuses sociétés prennent des mesures afin de faciliter la transition écologique. C'est le cas de la Compagnie des Alpes, l'une des plus importantes entreprises françaises, qui souhaite entreprendre des actions radicales pour réduire considérablement les émissions carbone d'une dizaine de stations de ski d'ici 2030.
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En octobre 2023, la décision de creuser le glacier du Théodule en Suisse pour emménager des pistes skiables suscitait une vive polémique. Tandis que l'avenir de nos montagnes inquiète les experts et les environnementalistes, certaines organisations tentent de mettre en place des mesures pour atteindre des objectifs écologiques. La Compagnie des Alpes (CDACDA), premier exploitant mondial des remontées mécaniques, a déclaré à la mi-décembre « 10 mesures et 5 renoncements » concernant plusieurs stations françaises. L'objectif : s'aligner sur la politique de transition écologique amorcée par plusieurs sociétés et institutions gouvernementales, à l'instar du syndicat des Domaines skiables de France.
Dix mesures et cinq renoncements en faveur de l’écologie
En se basant sur un référentiel établi entre 2018 à 2019, la CDA souhaite réduire la production de gaz à effet de serre de 80 % à l'horizon 2030. Fractionnant son action en jalons, la CDA veut optimiser la gestion de l'eau au sein des stations de ski, en régulant les mètres cubes d'eau utilisés par skieur et par journée. La compagnie annonce que les projets raisonnés et écoresponsables seront examinés et privilégiés. Certaines propositions semblent plus anodines, mais participent pourtant aux desseins fixés par la CDA. Cette dernière propose notamment l'utilisation de dameuses « Net Zéro CarboneCarbone », manufacturées en France afin de participer à un effort de réindustrialisation.
Préserver la biodiversité des montagnes
Le troisième numéro du Mag’ Futura abordait la question de l'avenir des montagnes, l'un des écosystèmes subissant le plus le changement climatique. L'une des décisions majeures de la CDA est de cesser l'exploitation de zones sensibles, sujettes à subir les variations du climat. Ainsi, les glaciers et les secteurs à faible enneigement ne seront plus mis à disposition des skieurs. L'élargissement d'un certain nombre de stations se voit donc gelé, dans un souci de préservation de la biodiversité. Autre choix radical de la CDA : l'arrêt des financements de projets de stations « n'impliquant pas une part majoritaire significative de neige naturelle », en France et à l'étranger. D'ici à 2030, les habitats et infrastructures gérés par la Compagnie devraient avoir abandonné l'utilisation d'énergies fossiles (fioulfioul, charboncharbon...).
Les décisions actées par la CDA concernent une dizaine de stations de ski, de la Plagne au Val d'Isère en passant par Megève ou la Grande Motte. Les engagements de la Compagnie des Alpes ne s'arrêtent pas là, puisque la société investit dans divers programmes s'intégrant dans cette politique de transition écologique. Un réseau de navettes électriques a été créé entre Tignes et le Val d'Isère. En 2016, la CDA rejoignait le programme Nature 2050, visant à restaurer ou préserver des territoires impactés par le réchauffement climatiqueréchauffement climatique. Depuis les années 1970, les régions montagneuses inférieures à 2 000 mètres ont perdu un mois d'enneigement par an tandis que les glaciers continuent de diminuer en quantité. Le plus haut sommet pyrénéen culminant à 3 404 mètres, l'Aneto, menace de perdre son statut de glacier dans les dix prochaines années. Dans les Alpes, le mont Blanc fait les frais d'étés secs en ayant perdu plus de deux mètres de neige en seulement deux ans.