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Les morses (Odobenus rosmarusOdobenus rosmarus), grands pinnipèdes de l'Arctique pouvant peser jusqu'à une tonne et demie, se reconnaissent aisément à leurs redoutables défenses (en fait des canines surdimensionnées), de 50 cm ou plus. Celles-ci leur servent d'armes ou à impressionner un prédateur éventuel, mais aussi, tels des crampons, à s'accrocher sur la glace pour se hisser hors de l'eau. Le nom du genre (qui ne comporte qu'une seule espèce), Odobenus, signifie d'ailleurs, en grec, « celui qui marche sur ses dents ».
Ces mammifères aiment vivre sur la banquise et plonger pour se nourrir d'invertébrés benthiquesbenthiques, en particulier de coquillages. Durant les périodes estivales, quand la couverture de glace se restreint, ils se regroupent souvent sur les rivages ou des îlots. Ce sont les « échoueries ». C'est là aussi qu'ont lieu, outre le repos, la reproduction, les mises basmises bas et que les adultes élèvent leurs petits. Pour les plus jeunes, l'endroit est dangereux quand il est surpeuplé car ils sont parfois piétinés par des plus grands lors de galopades vers la mer, par exemple si les animaux sont dérangés. Le réchauffement de la région polaire, réduisant la surface de la banquise, a densifié les groupes installés sur le rivage et, semble-t-il, augmenté la mortalité des jeunes par piétinement.
Les morses se laissent approcher par les humains patients
Nous sommes ici au nord du Canada, au Nunavut, sur l'île Devon. Située sur le passage du Nord-Ouest, cette dernière offre un territoire immense à la faunefaune et à la flore (plus de 55.000 km2) jamais occupé par l'Homme -- c'est la plus grande île inhabitée du monde. Des chercheurs en exobiologieexobiologie y font des séjours chaque été, dans le cadre du projet Haughton-Mars, parce que l'endroit ressemble à la surface martienne.
Avec son équipe, le photographe Florian Ledoux (Grand prix Drone photo en 2017 et troisième prix du concours international de photographiephotographie de drone du National Geographic) a réussi une approche patiente. Les morses ont accepté la présence de ces humains rampants, qui sont restés une heure auprès d'eux, à quelques mètres seulement. Ces grands pinnipèdes ne craignent guère les prédateurs, à part les orquesorques et les ours polairesours polaires, pour qui ils constituent d'ailleurs des proies difficiles.
© Florian Ledoux