Les marées font partie de ces rares choses de la nature qui sont extrêmement prévisibles. Qui l’étaient, tout du moins. Parce qu’un nouvel élément semble venir perturber ce cycle bien établi. Le réchauffement climatique anthropique…
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La nature est changeante. Difficilement prévisible. Résultat, les productions d'énergiesénergies solaire et éolienne demeurent assez aléatoires. Pour contourner le problème, certains envisagent d'exploiter la force des marées. Elle dépend de l'attraction gravitationnelle de notre LuneLune et de notre SoleilSoleil. Et elle au moins, ne nous prend pas par surprise.
Le réchauffement de la surface de l’océan affecte les marées
C'était au moins vrai jusqu'à récemment. Parce que des chercheurs de l'université de Bonn (Allemagne) ont remarqué de subtils changements dans les mesures des maréesmarées. Des changements qui ne coïncident pas avec les changements dans l'attraction gravitationnelle de la Lune et du Soleil. Ils racontent dans la revue Communications Earth & Environment comment ils ont utilisé un supercalculateursupercalculateur et des données d'observations collectées entre 1993 et 2020 pour établir qu'un réchauffement de la surface des océans pourrait en être responsable. Plus précisément encore, la stratification des eaux - une surface plus chaude et moins dense que les fonds - qui s'intensifie avec le réchauffement climatique anthropique.
Les chercheurs expliquent que le réchauffement de la couche supérieure de l'océan améliore le transfert d'énergie des marées barotropiques - celles qui sont directement associées aux forces gravitationnellesforces gravitationnelles - aux marées baroclines - celles qui résultent de la rencontre des premières avec la topographie sous-marine. Résultat, les marées en haute mer perdent quelques pourcents de plus d'énergie au profit des vagues internes qu'il y a trente ans.
Prévoir l’impact sur les côtes de marées changeantes
Pour l'heure, les changements demeurent légers. Les marées de surface n'ont baissé que d'un centimètre en plusieurs décennies sur la côte. C'est encore moins pour les marées de profondeur. Mais pour évaluer la gravitégravité de ces changements dans un monde qui continue de se réchauffer et prévoir leur impact sur des régions côtières - notamment le golfe du Maine (États-Unis) ou le nord de l'Australie qui connaissent des marées prononcées et présentent une topologie sous-marine complexe susceptible de donner une grande importance à de petits changements -, les chercheurs vont poursuivre leurs observations pour nourrir des simulations toujours plus précises.