Pour soutenir notre exploration spatiale, aller là où nous ne pouvons pas aller, il n’y a pour l’instant que la technologie. Mais lorsqu’il s’agit d’explorer les endroits les plus reculés de la Terre, les animaux peuvent se révéler d’une aide précieuse.


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    Il reste toujours des endroits que les êtres humains n'ont pas explorés. Dans l'UniversUnivers, évidemment. Mais aussi juste là, sur notre Terre. Et le fond des océans en fait partie. Même s'il a été assez récemment rendu plus accessible grâce au développement de véhicules sous-marins télécommandés. L'ennui, c'est que ces véhicules sont chers à déployer. Ils ne peuvent l'être que dans certaines conditions météorologiques et dans des zones finalement pas trop profondes ou éloignées des côtes.

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    Si des chercheurs de l'université d'Adélaïde (Australie) ont équipé des lions de mer australiens (Neophoca cinerea) de caméras vidéos, ce n'était toutefois pas réellement pour réussir à aller là où aucun être humain n'était encore allé. Surtout pour en apprendre plus sur les mœurs de cette espèce en voie de disparition. En 40 ans, sa population a diminué de plus de 60 % ! Mais dans la revue Frontiers in Marine Science, les chercheurs rapportent comment ils ont effectivement ainsi eu accès à des zones inexplorées du fond marin.

    Les chercheurs ont équipé huit otaries femelles adultes australiennes des colonies d’<em>Olive Island</em> et de <em>Seal Bay</em> de petites caméras légères. © Roger Kirkwood, Université d’Adélaïde
    Les chercheurs ont équipé huit otaries femelles adultes australiennes des colonies d’Olive Island et de Seal Bay de petites caméras légères. © Roger Kirkwood, Université d’Adélaïde

    Suivre les lions de mer dans leur quotidien

    Toutes les précautions ont été prises pour ne pas perturber le comportement des lions de merlions de mer. Les petites caméras et les GPS ont ainsi été fixés sur leur fourrure à l'aide de morceaux de néoprènenéoprène. Un équipement qui pesait moins de 1 % du poids corporel des animaux. Huit femelles des colonies australiennes d'Olive Bay et de Seal Bay choisies pour que les chercheurs aient l'occasion de récupérer les instruments quelques jours plus tard, lorsque celles-ci reviendraient allaiter leurs petits à terre.

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    Qu’est-ce qui façonne le relief des fonds océaniques ?

    Sur près de 90 heures d'enregistrements, les chercheurs ont identifié pas moins de six habitats benthiquesbenthiques - comprenez, des habitats de profondeur - sur le plateau continental : un récif de macroalgues, une prairie de macroalgues, du sablesable nu, un mélange éponge/sable, des récifs d'invertébrésinvertébrés et un rocher d'invertébrés.

    Image fixe d’un lion de mer australien nageant dans des habitats océaniques en Australie du Sud. © Angelakis <em>et al.</em> 2024
    Image fixe d’un lion de mer australien nageant dans des habitats océaniques en Australie du Sud. © Angelakis et al. 2024

    Atteindre des zones encore inexplorées

    Les chercheurs racontent que ces habitats qu'ils ont vus apparaître sur les images rapportées par les lions de mer sont différents de ceux d'autres régions précédemment cartographiées du côté de l'Australie du Sud. Peut-être à cause de conditions océanographiques et/ou environnementales différentes. Ou encore du fait que les lions de mer n'utilisent pas ou ne traversent pas certains habitats ou en préfèrent certains à d'autres.

    Quoi qu'il en soit, de tels travaux contribuent à fournir des informations cruciales sur une espèce en voie de disparition. Les images recueillies pourront également être utilisées pour étudier et évaluer d'autres espèces marines intéressantes observées dans les vidéos. Cette étude aide aussi à améliorer la connaissance scientifique des fonds marins. Selon les chercheurs, explorer les habitats en s'appuyant sur des animaux est donc bien une méthode efficace et rentable pour les futurs efforts de cartographie. Ils notent qu'en plus d'aller facilement dans des endroits où les véhicules télécommandés s'aventurent encore peu ou pas du tout, la méthode offre un point de vue différent du point de vue anthropocentrique conventionnel. Celui du prédateur qui évolue là... comme un poissonpoisson dans l'eau ! De quoi réellement améliorer la compréhension que les scientifiques ont des environnements benthiques et développer des cartes plus complètes des fonds marins.