À l'occasion de l'évènement BIG organisé par Bpifrance ce 7 octobre, nous avons eu l'opportunité de poser trois questions à Guillaume Lesueur, directeur de EDF Pulse Ventures afin qu'il nous en dise plus sur l'accompagnement du fonds d'investissement corporate du groupe auprès de start-up et d'entreprises pour un avenir neutre en carbone.


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    Interrogé par Futura, Guillaume Lesueur, directeur de EDF Pulse Ventures, s'est prêté au jeu des questions-réponses sur l'objectif de la neutralité carboneneutralité carbone.

    Futura : Le mot d'ordre de cette nouvelle édition de BIG est « conquérir ». Comment se conjugue-t-il pour EDF Pulse Ventures ?

    Guillaume Lesueur : Pour le fonds de corporate Venture d'EDF, conquérir signifie investir dans de nouveaux territoires pour y développer de nouveaux business pour le groupe et de s'y imposer. Les 270 millions d'euros que nous avons investis depuis quatre ans l'ont été sur des sujets en avance de phase pour EDF avec un potentiel de nouveaux métiers et de nouveaux business, comme les outils numériquesnumériques d'aide à la décision pour décarboner le monde agricole, les services blockchainblockchain avec Exaion ou encore le monitoring de performance industrielle avec la société Teeptrak. Mais la conquête, ce n'est pas qu'une histoire d'argentargent, c'est pourquoi notre actionnariat est « actif » pendant la duréedurée de notre investissement, c'est-à-dire que nous accompagnons et conseillons les équipes de management et développons des synergies commerciales ou industrielles. Notre approche n'est pas simplement de miser sur les meilleures start-upstart-up mais aussi de les aider à devenir les meilleures sur leur marché grâce à tout le soutien que peut apporter un groupe de la dimension d'EDF.

    Guillaume Lesueur, directeur de EDF Pulse Ventures, décrypte les grandes lignes pour un objectif neutralité carbone. © Andrew McLeish, EDF 
    Guillaume Lesueur, directeur de EDF Pulse Ventures, décrypte les grandes lignes pour un objectif neutralité carbone. © Andrew McLeish, EDF 

    Selon l'Indice mondial de l'innovation, la France est désormais aux portes du top 10 des pays les plus innovants. Comment faire pour aller encore plus loin ?

    Guillaume Lesueur : Le gain impressionnant de 10 places en une dizaine d'années dans ce classement traduit d'abord le changement progressif et positif de paradigme sur l'innovation en France. L'intérêt pour le sujet, mais aussi pour le digital et l'entrepreneuriat, est croissant, ce qui permet d'attirer plus de talents et de créer de belles réussites : le nombre de licornes a triplé en France depuis 2018 ! Autre chiffre intéressant, les investissements en capital-risque ont été multipliés également par trois depuis 2015. Tout cela témoigne d'une bonne dynamique, mais qu'il faut intensifier si nous voulons aller encore plus loin. Il s'agit de développer le nombre d'acteurs de l'investissement, avec un nécessaire mix public/privé, et d'intensifier les investissements pour le développement technologique et le passage à l'industrialisation. Les grands groupes doivent aussi soutenir plus l'innovation à travers l'écosystème des start-up, sans pour autant les freiner avec des exclusivités commerciales, mais au contraire en leur laissant exprimer tout leur potentiel d'agilité.

    Comment concilier le temps long de développement technologique et entrepreneurial face à l’urgence de la crise climatique et de la nécessaire transition écologique ?

    Guillaume Lesueur : La clé selon moi est d'agir sur plusieurs leviers. À court terme, il faut déployer immédiatement les solutions existantes, par exemple celles en faveur de l'efficacité énergétique comme le propose Perfesco aux industriels avec une solution d'externalisation et de financement de projets d'efficacité énergétique. Sur les leviers de moyen terme, EDF participe par exemple au plus grand fonds d'investissement mondial dédié à l’hydrogène décarboné qui permettra de financer des projets d'une valeur totale de 15 milliards d'euros pour s'affranchir au plus vite des énergiesénergies d'origine fossile. La plus longue échéance, elle, nécessite des investissements dans l'innovation, et particulièrement technologiques, car comme le précise l’Agence Internationale de l’énergie, la moitié des technologies bas carbone nécessaires pour atteindre l’objectif de neutralité carbone restent à développer. D'où la nécessité de multiplier les acteurs de l'investissement en France, notamment sur les levées de fonds de grande taille ou pour l'industrialisation de solutions technologiques.