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En 2030, l'humanité devrait faire face à un déficit des ressources en eau de 40 % selon un rapport de l’Onu publié en mars 2015 à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau. Du moins si est respecté le scénario dit BAU (pour Business as usual, en anglais, qui signifie « les affaires continuent », soit, en substance, « faisons comme si de rien n'était »), concrétisé sous la référence 2030 WRG (établi en 2009).
L'enjeu pour l'avenir est colossal dans de nombreux pays où le manque d'accès à l’eau en général et à l'eau potable en particulier génère des problèmes dans tous les domaines comme la santé (notamment à cause du paludisme), la nourriture (par l'irrigation), l'énergieénergie et l'industrie (l'eau sert dans presque toutes les centrales et les usines). Sa pénurie entrave également l'urbanisation (à l'heure où plus d'un Terrien sur deux vit en ville) et alimente des conflits territoriaux.
La Terre ne manque pas d'eau mais les ressources sont très inégalement réparties et l'eau potable devient parfois rare pour cause de pollution, d'absence de retraitement suffisant, de mauvaise distribution ou de conflits frontaliers. © Soica 2001, DP
Les discussions au sommet feront-elles mieux couler l'eau ?
Pourtant, l'ouverture du 7e Forum mondial de l'eau ce dimanche à Daegu et Gyeongju, en Corée du Sud, n'a pas fait la Une de l'actualité mondiale. Une femme gambienne, Siabatou Sanneh, a réussi, elle, une belle performance physiquephysique et médiatique en parcourant le marathon de Paris, dimanche 12 avril, lestée d'un bidon d'eau et de deux pancartes avec ces messages : « En Afrique, les femmes parcourent chaque jour cette distance pour de l'eau potable », « Aidez-nous à réduire la distance » (voir le site de l'opération Marathon Walker de l'ONG Water for Africa).
Organisé tous les trois ans, ce Forum de l’eau avait eu lieu la dernière fois à Marseille et, en 2009, à Istanbul. S'y croisent des chefs d'État (une dizaine cette année) et des ministres (plus d'une centaine). Les discussions sont peu médiatisées mais elles font un peu avancer le débat. Le droit d'accès à l'eau est un droit de l'Homme depuis Istanbul et une convention pour gérer les bassins transfrontaliers (fleuves et nappes phréatiques) a été instaurée après Marseille.
Cette année, la priorité donnée à l'accès à l'eau pourrait progresser dans la perspective de COP 21, la réunion sur le climatclimat, et aussi avec la nouvelle mouture des « Objectifs du millénaires », de l'Onu, qui sera débattue en septembre.