La transition des véhicules à essence vers des véhicules électriques a des conséquences désastreuses en Amérique du Sud : l'eau des lacs, des marais salants et pâtures des Andes est pompée pour extraire du lithium, au mépris de la biodiversité et des populations locales.   


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    Sortir des énergies fossiles est une nécessité au vu de la trajectoire actuelle du réchauffement climatique liée aux émissionsémissions de gaz à effet de serre. Dans le secteur du transport, c'est la voiture individuelle qui émet le plus de CO2 (51 % des émissions du domaine en 2019). Le passage des véhicules à essence au profit des véhicules électriques est actuellement la meilleure solution en réponse au fléau des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, cette transition n'a pas que des côtés positifs pour l'environnement selon une enquête de l'université Yale, et la demande grandissante en véhicules électriques occasionne aussi la destruction de terres naturelles dont peu se soucient.

    Pour chaque tonne de lithium extraite, un million de litres d'eau évaporé

    La majorité des véhicules électriques utilise des batteries au lithiumlithium, or la moitié des réserves mondiales se trouve autour des Andes : au Chili, en Argentine, et en Bolivie, surnommés le « triangle du lithium ».

    Et pour obtenir ce métalmétal alcalin, il faut forer dans les marais salants, lacs et pâtures qui accueillent la biodiversité et servent aux populations indigènesindigènes. Les industriels pompent l'eau en surface et la laissent s'évaporer au soleilsoleil pour extraire le carbonate de lithium qu'elle contient. Le processus n'est pas nouveau, car les batteries de nos téléphones portables contiennent aussi du lithium. Sauf que celles-ci sont bien plus petites que les batteries des véhicules : chaque batterie de voiturebatterie de voiture nécessite 20 000 fois plus de lithium que celle d'un smartphone. Selon l'université Yale, chaque tonne de lithium nécessite l'évaporation d'un million de litres d'eau !

    La demande en lithium va quadrupler d'ici 2030

    La destruction des terres naturelles d'Amérique du Sud, qui s'était déjà accélérée dans les années 2000 à cause de nos téléphones portables, explose littéralement depuis deux à trois ans. Les lois très permissives dans le domaine permettent aux industriels de forer presque sans limites. Le problème ne se pose pas seulement maintenant, il va plus que jamais se poser dans les prochaines années : la demande en lithium devrait en effet quadrupler d'ici 2030. Les Andes sont à la base une zone déjà aride, et le pompage de l'eau accentue la sécheresse. À tel point que les spécialistes de l'environnement en Argentine craignent que la région ne devienne un véritable désertdésert. Cela conduirait à la mort de la biodiversité, mais aussi à celle du bétail appartenant aux populations indigènes, mettant en péril leur mode de vie et leur survie.

    La transition énergétique ne doit pas oublier la biodiversité

    Faut-il pour autant arrêter de produire des véhicules électriques ? Non, faute de meilleure solution actuellement. Mais il est nécessaire de trouver des alternatives moins destructrices pour l'environnement : d'autres matériaux pour faire fonctionner les batteries, ou d'autres manières d'extraire le lithium du sol. La transition vers des sources d'énergie « propre » pour le climatclimat ne doit pas oublier la survie de la biodiversité, et celle des populations locales.