C'est un 16 septembre qu'a été signé le protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d'ozone. Et c'est, depuis, la date de la Journée internationale de la protection de la couche d'ozone. L'occasion cette année, pour Futura, de revenir sur l'impact du dichlorométhane. La fin du « trou » dans la couche d'ozone, prévue autour de 2050 après l'interdiction des CFC en 1987, en effet, pourrait être retardée de 5 à 30 ans à cause des émissions de dichlorométhane, un solvant de plus en plus utilisé.

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    Article paru le 30 juin 2017

    Le dichlorométhane, ou chlorure de méthylène (CH2Cl2 pour les intimes), est employé dans de nombreuses applicationsapplications industrielles et domestiques comme solvantsolvant. Or, il serait un danger pour la couche d'ozone (O3), selon des chercheurs de l'université de Lancaster (Royaume-Uni). Après l'interdiction des composés à base de chlorofluorocarbonechlorofluorocarbone (CFC et HCFCHCFC) par le protocole de Montréal en 1987, la teneur en ozoneozone de la stratosphère au-dessus de l'Antarctique, qui avait fortement diminué, justifiant le terme de « trou », semble être repartie à la hausse. Cette évolution laisse espérer un retour de la teneur initiale autour de 2050.

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    Le trou de la couche d'ozone est bien en train de disparaître

    Mais les émissionsémissions de dichlorométhane, en forte hausse ces dernières années, pourraient retarder cet évènement de cinq ans, si elles se stabilisent au niveau actuel, ou de trente ans si l'augmentation se poursuit au même rythme, expliquent les chercheurs dans un article de Nature Communications et dans un communiqué. Instable, ce gazgaz a une duréedurée de vie faible dans l'atmosphère et n'a, de ce fait, pas été pris en compte dans le protocole de Montréal. Son comportement reste mal connu.

    Les concentrations en dichlorométhane dans les basses couches de l'atmosphère ont fortement augmenté entre 2003 et 2015, comme le montre la figure a ; c'est bien plus le cas au niveau des latitudes moyennes de l'hémisphère nord (N, en vert) que dans l'hémisphère sud (SH, en violet). La figure b montre le taux annuel de croissance à l'échelle mondiale. Le modèle prédictif des auteurs se base sur trois scénarios d'émissions (figure c) : celles-ci continuent avec la croissance de 2004 à 2014 (1, en bleu) ou avec celle de la période 2012-2014 (2, en rouge), ou bien elles sont contrôlées et n'augmentent plus (3, en jaune). La figure d montre les conséquences sur les injections de dichlorométhane dans la stratosphère. © Ryan Hossaini <em>et al.</em>, <em>Nature Communications</em>

    Les concentrations en dichlorométhane dans les basses couches de l'atmosphère ont fortement augmenté entre 2003 et 2015, comme le montre la figure a ; c'est bien plus le cas au niveau des latitudes moyennes de l'hémisphère nord (N, en vert) que dans l'hémisphère sud (SH, en violet). La figure b montre le taux annuel de croissance à l'échelle mondiale. Le modèle prédictif des auteurs se base sur trois scénarios d'émissions (figure c) : celles-ci continuent avec la croissance de 2004 à 2014 (1, en bleu) ou avec celle de la période 2012-2014 (2, en rouge), ou bien elles sont contrôlées et n'augmentent plus (3, en jaune). La figure d montre les conséquences sur les injections de dichlorométhane dans la stratosphère. © Ryan Hossaini et al., Nature Communications

    Le chlorure de méthylène a un effet modeste mais sa production est continue

    L'équipe de l'université de Lancaster a utilisé des simulations numériquessimulations numériques de la circulation atmosphérique ainsi que des mesures effectuées par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric AdministrationNational Oceanic and Atmospheric Administration, États-Unis). Résultat : la concentration atmosphérique en dichlorométhane a diminué durant les années 1990 mais a beaucoup augmenté depuis le début des années 2000. Globalement, elle a doublé entre 2004 et 2014. Les teneurs sont particulièrement élevées aux latitudes moyennes de l'hémisphère nordhémisphère nord ; elles sont trois fois plus faibles dans l'hémisphère sudhémisphère sud.

    Selon les auteurs, une des causes de l'augmentation de ce gaz viendrait du fait qu'il est aussi utilisé pour remplacer les CFC. Son effet sur l'ozone stratosphérique reste cependant modeste, soulignent-ils, mais il leur semble important de repérer les principales sources des émissions et, d'une manière générale, d'étudier le comportement d'autres moléculesmolécules, même si leur durée de vie est faible.