L'huile de palme se retrouve autant dans les chips que dans une pizza ou un savon. Elle fait le bonheur des industries agro-alimentaire et cosmétique mais le revers de cette médaille est proportionnellement plus dévastateur sur l'environnement et sur la faune. Son utilisation entraine des déforestations à outrance en milieu tropical. La recherche tente depuis longtemps de concevoir des substituts et une équipe écossaise est parvenue à trouver une alternative avec un nouvel ingrédient composé d'un sous-produit de l'industrie du lin, de fibres naturelles et de l'huile de colza.
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C'est l'huile la plus consommée dans le monde. Véritable désastre écologique en raison de la déforestation qu'elle entraîne, la fabrication de l'huile de palme constitue un sujet de recherches pour les scientifiques qui planchent pour lui trouver une alternative éthiquement plus acceptable. En Écosse, on y serait enfin parvenu.
Dans la pizza, la pâte à tartiner, et même dans un déodorant ou du dentifrice, l'huile de palme est partout ! En raison de sa texture lisse et son odeur neutre tout en ayant la capacité d'être un conservateur naturel, cet ingrédient surtout fabriqué en Malaisie et en Indonésie (85 % de la production mondiale selon WWF) intéresse depuis longtemps les industriels pour son coût modique à fabriquer, ce qui permet de présenter un tarif économique sur le produit final.
Mais il y a un « mais ». Et ce bémol a un rapport avec l'environnement et le désastre écologique qu'engendre la fabrication de l'huile de palme. Représentant 40 % de toutes les huiles végétales produites dans le monde, sa production engendre en effet une dramatique problématique de déforestation. Entre 2011 et 2013, les planteurs de palmiers à huile auraient brûlé six millions d'hectares de forêt, rapporte le National Geographic. Cela représente l'équivalent de la surface de l'Irlande.
Un désastre écologique causé par la déforestation
Pour cultiver ces espèces végétales, on a en effet besoin de défricher le terrain forestier pour lui attribuer une nouvelle fonction afin de mettre en place une nouvelle culture. Non seulement ces fumées de feux denses brouillent la vue des pilotes d'avion qui souhaitent se poser à Bornéo, mais qui plus est cette déforestation détruit l'habitat ainsi que la ressource alimentaire d'animaux comme les orangs-outans. Outre la pollution des sols, la culture du palmier à huile réduit de 90 % au minimum le taux de biodiversité par rapport à une forêt tropicale primaire, selon le Fonds mondial pour la natureFonds mondial pour la nature. Elle grignote par exemple l'espace de vie des éléphants, des rhinocérosrhinocéros ou encore des tigrestigres. Les conséquences concernent aussi l'augmentation des gaz à effet de serregaz à effet de serre ; la déforestation serait responsable de 15 à 20 % de l'ensemble des émissionsémissions humaines de gaz à effet de serre.
Quelle est la recette de ce substitut à l'huile de palme ?
Voilà autant de bonnes raisons pour les chercheurs écossais de l'Université Queen Margaret d'Edimbourg de plancherplancher sur une alternative plus écologique, mais aussi plus saine pour la santé. D'après un communiqué, ils y seraient parvenus sans même utiliser ni arôme ni conservateur chimique, ou encore moins de noix de coconoix de coco que l'on envisage souvent comme une alternative aux huiles plus usuelles. La « recette » est obtenue à partir des déchetsdéchets générés par l'industrie du linlin. Les scientifiques y ont ajouté aussi de l'huile de colza ainsi que des fibres naturelles. Le résultat ressemble à une sorte de mayonnaise. On l'a appelé « palmpalm-alt », diminutif anglo-saxon pour désigner une alternative à l'huile de palme.
Ce n'est pas la première fois que des scientifiques se penchent sur la question de l'huile de palme pour lui trouver un pendant éthiquement plus acceptable. En début d'année, la start-upstart-up C16 Biosciences a dévoilé un processus de fermentationfermentation de déchets alimentaires pour en extraire un liquideliquide qui serait capable de remplacer l'huile de palme. L'entreprise new-yorkaise avait baptisé sa trouvaille « palmless », misant sur le concept d'huile de palme... sans huile de palme. Tout reposait en fait sur le principe d'une huile de synthèse obtenue grâce à l'action d'une souche de levurelevure offrant l'opportunité de lancer ce processus de fermentation. L'affaire est on ne plus sérieuse puisque Bill GatesBill Gates a investi dans le projet pas moins de vingt millions de dollars