Dans la région très isolée du cirque naturel de Mafate, sur l’île de La Réunion, où l’on ne se déplace qu’à pied, l’électricité a commencé à devenir solaire. Depuis 2016 sont apparus des « micro-grids », réseaux alimentés par l’énergie solaire, stockée pendant la nuit ou quand les nuages s’amoncellent, dans des batteries ou sous forme d’hydrogène.

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    Sur l'île de La Réunion, la région la plus isolée est le cirque naturel de Mafate. Aujourd'hui encore, aucune route ne conduit dans cette vaste dépression, caldeiracaldeira d'un ancien volcan, et où, naguère, allaient se réfugier les esclaves en fuite qui s'étaient évadés des plantations. Dans ce relief chaotique, les villages y sont même isolés entre eux, souvent perchés sur les « îlets », qui font le bonheur des touristes randonneurs et que leurs habitants vénèrent, mais où la vie est pourtant compliquée. Le facteur de Mafate, et ses longues tournées pédestres, est même entré dans la légende...

    L'alimentation en électricité est quant à elle une gageure. Les habitations dispersées sont pour certaines reliées à des panneaux photovoltaïques mais le plus souvent à des groupes électrogènes, longtemps la seule solution. Le Sidelec, syndicat responsable de l'électrification de La Réunion, et EDF ont commencé la mise en place de « micro-grids », petits réseaux regroupant la production et le stockage temporaire d'électricité pour un groupe d'habitations. Le solution retenue, baptisée Sages (Smart Autonomous Green Energy System), est celle de Powidian, et repose sur l'énergie solaire. Comme l'explique Jean-Emmanuel Boucher au micro de Futura, la couverture nuageuse au-dessus du cirque de Mafate est elle aussi une célébrité et la production ne peut être qu'inégale, à l'échelle d'une journée, d'un mois ou d'une année. « Il y a six mois pénibles », résume-t-il.

    Dans ces conditions, pour ce micro-grid qui doit alimenter trois cents personnes, le stockage dans des batteries lithium-ion est largement insuffisant et l'entreprise exploite, en plus, l'hydrogène. Ce gazgaz est produit par électrolyseélectrolyse (l'eau ne manque pas) et se stocke durablement, en l'occurrence sur le toittoit de la cantine de La Nouvelle. Dans une pile à combustiblepile à combustible, il peut alors servir à générer de l'électricité. Le procédé est onéreux et ne serait pas rentable partout. Cependant, il convient bien à ces lieux isolés, qu'il permet d'alimenter en électricité sans imposer d'infrastructures ni de pollution.

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