Un appareil conçu par les chercheurs du MIT permettrait d'extraire l'eau de l'air ambiant jusque dans les pays les plus secs. Il est le résultat d'années de peaufinage d'une technologie capable de fonctionner sans autres ressources que celles fournies par l'environnement.
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Découvrez en images l'appareil développé par le MIT. © Aline LaPotin, MIT
L'eau est une ressource précieuse et fragile. Ressource nécessaire à la préservation de la vie, elle n'est cependant pas distribuée en proportions égales sur le globe. Tandis que certaines régions souffrent d'inondations et de crues, d'autres peuvent connaître des mois entiers sans une goutte de pluie. Si de nombreuses méthodes ont été élaborées pour extraire de l'eau potable de l'environnement (pailles filtrantes, désalinisation de l'eau de mer, générateurs d'eau atmosphérique), elles se heurtent souvent à des contraintes de coût ou de disponibilité des ressources matérielles, ou même environnementales. Un nouvel appareil développé par le MIT offre néanmoins des résultats prometteurs, même en climat sec.
Un processus 100% naturel
Élaboré à partir d'un modèle conçu en 2017, l'appareil utilise la chaleurchaleur du SoleilSoleil ou d'une autre source pour extraire la vapeur d'eau de l'airair ambiant. Cette technologie, capable de fonctionner sans électricité, capture l'air humide durant la nuit, permettant à l'eau de se collecter à la surface d'un matériaumatériau adsorbant. Puis, durant la journée, l'appareil est refermé, laisser au Soleil le soin de réchauffer la partie supérieure de l'appareil et de créer une différence de température avec le condensateurcondensateur, situé au niveau inférieur. Grâce à cette différence, l'eau peut alors se condenser et se libérer du matériau adsorbant, avant de s'écouler à l'extérieur de l'appareil.
L'innovation a consisté à créer un second étage de désorptiondésorption et de condensationcondensation, permettant de doubler la production d'eau de l'appareil. Bien que cette technique ait déjà été employée dans la désalinisation de l'eau, il semblerait que son applicationapplication à un générateurgénérateur d'eau atmosphérique soit inédite, d'après les chercheurs. Le matériau d'adsorptionadsorption - initialement des metal-organic frameworks (MOF) à la fois rares et coûteux - a également été remplacé par une alternative plus accessible : la zéolithezéolithe. Grâce à ces améliorations, l'appareil est désormais capable de fonctionner dans des régions où l'humidité de l'air ne dépasse pas les 20%, c'est-à-dire dans la plupart des régions du monde à l'exception de la cordillère des Andes, de certaines parties du Sahara et de l'Arabie saoudite, ainsi que des régions montagneuses au sud de la Chine.
Vers une production à grande échelle
Alina LaPotin, à la tête du projet, souligne que l'architecture à deux étages est la clé principale permettant de songer désormais à une production à grande échelle. Si plus d'études devront être menées pour mieux équilibrer le coût et les performances de l'appareil, les résultats obtenus, publiés dans la revue Cell, marquent indéniablement une étape cruciale dans le développement de cette technologie. L'équipe de LaPotin travaille déjà, quant à elle, sur un modèle portable pour les opérations militaires sur le terrain.