Jusqu'à présent, aucun paléontologue n'était parvenu à reconstituer un cerveau complet de dinosaure. Grâce à une superbe découverte, c'est chose faite ! Un trésor qui apporte quelques informations supplémentaires sur l'un des premiers dinosaures de la lignée des sauropodes.


au sommaire


    Malgré toute la passion dont ils font preuve, les paléontologuespaléontologues partagent une frustration : celle des tissus mous. Ces tissus qui, année après année, dépérissent et redeviennent poussière. Ces tissus dont fait partie le cerveaucerveau, sans lequel estimer certaines capacités des dinosaures devient plus périlleux. Pour pallier cette perte, les paléontologues redoublent d'ingéniosité. À partir des parties retrouvées du neurocrâneneurocrâne -- la région du crânecrâne entourant le cerveau --, ils réussissent à reconstituer partiellement le cerveau.

    Jusqu'à présent, ils n'avaient jamais pu retrouver un neurocrâne complet et suffisamment bien conservé pour reconstituer un cerveau entier. C'est chose faite. Grâce au squelette d'un petit dinosaure nommé Buriolestes schultzi, vieux de 233 millions d'années, dont le neurocrâne est très bien conservé. En utilisant la tomodensitométrie, une technique d'imagerie médicale, les paléontologues ont pu observer un modèle 3D du cerveau de ce dinosaure. 

    Le paléontologue Rodrigo Müller manipulant le squelette fossilisé de <em>Buriolestes schultzi</em>. © <em>Universidade federal de Santa Maria</em>
    Le paléontologue Rodrigo Müller manipulant le squelette fossilisé de Buriolestes schultzi. © Universidade federal de Santa Maria

    Quelles données en tirer ?

    Cette reconstitution au goût de victoire met en évidence quelques caractéristiques de Buriolestes schultzi. Considéré comme l'un des premiers membres de la lignée des sauropodes -- à laquelle appartient le célèbre Diplodocus --, ce dinosaure n'aurait pas eu des capacités olfactives très développées. Mais son cerveau d'environ 1,5 gramme lui octroyait, estiment les chercheurs, une vision nette. Ce qui aurait bien facilité la chasse chez ce prédateur.

    Les scientifiques ont aussi évalué son « coefficicient d'encéphalisation de reptile ». Une première pour un dinosaure triasique, c'est-à-dire ayant vécu durant le Trias, entre 252,2 et 201,3 millions d'années avant notre ère. Ce coefficient mesure le rapport entre la taille du cerveau d'une espèceespèce et sa taille prédite par une courbe théorique. Il s'agit d'un indicateur du degré d'intelligenceintelligence. Bien qu'il faillefaille être prudent avec ce type d'indicateur, il semble que ce petit dinosaure ait été plus malin que les sauropodes ayant évolué après lui.