Sous le règne des dinosaures, les ancêtres des mammifères modernes n'étaient que peu diversifiés. Guère spécialisés. Nichés dans l'ombre. Mais ce ne serait pas dû à la présence des dinosaures, présument des chercheurs. D'autres mammifères leur auraient fait concurrence.


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    Entre -240 et -66 millions d'années, les dinosaures régnaient sur cette terre. Les ancêtres des mammifères modernes se faisaient discrets. Tout petits. Sous l'œilœil et la dent des dinosaures, ils ne disposaient pas d'une grande marge de manœuvre pour se développer. Jusqu'à ce que, un astéroïdeastéroïde aidant, ils aient enfin la possibilité de se diversifier - le nombre d'espèces, dont des espèces spécialisées, a explosé. En tout cas, c'est ce que les scientifiques pensaient. Publiée dans Current Biology, une nouvelle étude rebat les cartes : les concurrents des mammifères n'auraient pas été les dinosaures, mais d'autres mammifères.

    Aujourd'hui, les mammifères sont répartis entre le groupe des protothériens et celui des thériens. C'est à ce dernier que se sont intéressés les chercheurs. Par de nouvelles méthodes d'analyse statistique, ils ont estimé les contraintes subies par les mammifères avant et après l'extinction des dinosaures. Pour observer si la disparition de ces reptiles a bel et bien levé ce qui réprimait l'évolution des mammifères. Mais les scientifiques n'ont pas remarqué une telle corrélation.

    Représentation d'artiste du grand Gobiconodon de Mongolie. © Corbin Rainbolt
    Représentation d'artiste du grand Gobiconodon de Mongolie. © Corbin Rainbolt

    Les mammifères sont morts ! Vive les mammifères !

    Ils ont, toutefois, noté que les ancêtres des thériens modernes étaient plus entravés dans leur évolution que d'autres groupes de mammifères. Ceux-ci étaient plus grands, avaient des régimes alimentaires plus spécifiques et des modes de vie diversifiés : ils n'étaient pas relégués à faire ce qu'ils pouvaient avec ce qu'il restait. Contrairement à nos ancêtres. « Ce résultat n'a aucun sens si vous supposez que ce sont les dinosaures qui contraignaient les thériens », avance Neil Brocklehurst, l'un des auteurs. À ses yeux, « il n'y a aucune raison pour que les dinosaures rivalisent sélectivement avec ces mammifères [thériens, ndlr] et permettent à d'autres [mammifères, ndlr] de prospérer ». Les thériens auraient plutôt été retenus par ces « autres » mammifères.

    Ces espèces se sont éteintes en même temps que les dinosaures non aviairesdinosaures non aviaires, laissant le champ libre aux ancêtres des mammifères modernes. Lesquels ont pu « devenir plus grands, explorer de nouveaux régimes alimentaires et modes de vie », rapporte Elsa Panciroli, l'une des autrices. Les chercheurs avancent une preuve supplémentaire : les tout petits mammifères. Au côté des dinosaures, des bêtes de moins de 100 grammes vagabondaient. Celles-ci, aussi, se sont davantage diversifiées après l'extinction du CrétacéCrétacé-PaléogènePaléogène. Bien qu'elles n'aient « probablement » pas été en concurrence directe avec les dinosaures.