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Successeur du prototype SI1, alias HB-SIA (son immatriculation), l'avion solaire SI2 a réussi ses vols d'essai qui se sont déroulés sur un peu plus de cinq mois, le premier ayant été effectué le 2 juin 2014 par le pilote Markus Scherdel, avec en prime la participation au meeting Air14, à Payerne. Pour un avion nouveau, ce délai est très court. Mais les essais méticuleux du prototype, eux, ont duré plusieurs années, avec des vols courts et des navigations lointaines. Après la traversée de la Suisse, le HB-SIA s'est rendu à Bruxelles puis au salon du Bourget en 2011. En 2012, Bertrand PiccardBertrand Piccard et André Borschberg l'ont emmené au Maroc et lui ont fait traverser les États-Unis.
L'équipe a déjà réussi des vols de nuit puisque ces deux engins (le 1 comme le 2) consomment moins d'électricité que les cellules photovoltaïques n'en fournissent aux batteries, du moins lorsque le soleilsoleil est haut. Elles se rechargent donc suffisamment durant la journée pour alimenter l'avion du soir au matin lorsque les nuits d'été ne sont pas trop longues. Comme nous le disait avec humour André Borschberg, « avec cet avion, on part voler pour faire le plein ».
Bertrand Piccard installé dans le cockpit du SI2 pour son deuxième vol. © Solar Impulse, Rezo.ch
Apprendre à rester plusieurs jours aux commandes
Tout aussi méticuleux, les tests du SI2 au sol ont même conduit à la rupture du longeronlongeron de l'immense aile (72 m) en juillet 2012. Un simulateur perfectionné a ensuite permis aux deux pilotes de s'entraîner à la conduite de cet engin au comportement très particulier, qui ne ressemble que de loin à un avion classique. Ces séances ont également servi à un autre entraînement pour Bertrand Piccard et André Borschberg : rester assis seul aux commandes durant 72 heures, ce qu'aucun pilote ne fait. Pourtant, les étapes les plus longues du tour du monde dureront cinq jours complets... Techniques de relaxation et de détente, exercices musculaires particuliers et instruments de surveillance de la physiologie du pilote ont été spécialement mis au point.
Pilotes et appareil sont aujourd'hui prêts. C'est depuis Abou Dhabi, capitale des Émirats arabes unis, que partira l'avion solaire pour effectuer le tour de la planète. L'aéronefaéronef a en effet reçu le soutien de la ville nouvelle de Masdar, en constructionconstruction à proximité de la capitale, et qui se veut un modèle de développement durable. Une conférence internationale sur les énergiesénergies du futur y sera organisée du 17 au 22 janvier 2015 et le SI2 y tiendra la vedette avant son départ.
C'est démonté et en petites caisses que l'avion sera acheminé vers les Émirats. L'appareil remonté effectuera sur place une série de vols pour la préparation finale de l'équipe de Solar Impulse, qui compte une soixantaine de personnes. Le tour du monde prendra cinq mois avec une série d'étapes totalisant environ 500 heures de vol pour 35.000 km à parcourir. L'une des difficultés, et non des moindres, a été d'obtenir les multiples autorisations de survolsurvol. Futura-Sciences suivra de près cette aventure électrique...