Un consortium d'entreprises mené par ERDF a lancé lundi à Toulouse, auprès de 1.000 foyers, l'expérimentation d'un réseau électrique intelligent « unique au monde » appelé Sogrid. Le projet vise à optimiser l'utilisation d'électricité à l'heure des énergies renouvelables.

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    Quand les sources d'énergieénergie, venues du vent ou du soleilsoleil, deviennent intermittentes et que la consommation augmente brutalement, par exemple quand de nombreux véhicules électriques commencent à recharger leurs batteries, le réseau électriqueréseau électrique peut flancher. Une solution consiste à recueillir les informations sur la production et l'utilisation de l'électricité grâce à des capteurscapteurs disséminésdisséminés d'un bout à l'autre de la chaîne. C'est le « réseau intelligent », ou smart grid, dont un test grandeur nature vient de démarrer à Toulouse.

    Baptisé Sogrid (pour Sud-Ouest et grid, réseau électrique en anglais), le projet consiste à intégrer une chaîne de communication au réseau lui-même par la méthode du courant porteur, ou CPL (courant porteur en ligne). Cette information sur la production et la consommation, en temps réel, permet d'optimiser la distribution d'électricité au cours de la journée, comme l'ont expliqué en conférence de presse les responsables d'ERDF, entreprise publique gestionnaire de la distribution de l'électricité.

    Grâce à Sogrid, des informations sont communiquées en temps réel à ERDF sur les nouveaux afflux de courant discontinu venant des panneaux solaires ou des éoliennes des particuliers, mais aussi sur les pics de consommation. Cela permet ainsi d'éviter d'éventuelles pannes. « C'est une première mondiale, parce que c'est le seul démonstrateurdémonstrateur qui définit une chaîne globale de communication entre le plus petit, c'est-à-dire chaque client, et "le plus gros", soit les "postes-sources", tout au long du réseau à basse et à moyenne tension », a déclaré Gilles Capy, directeur interrégional d'ERDF dans le Sud-Ouest.

    Les sources d'énergie non fossiles (ici, en vue d'artiste, un champ d'éoliennes offshore), se développent mais leur intermittence pose problème. Par ailleurs, la multiplication des appareils consommateurs d'électricité, en particulier si les véhicules électriques se répandent, entraînera des pics de production plus nombreux. Entre les deux, un peu d'intelligence dans le réseau devrait faciliter les choses. © Statkraft, CC by-nc-nd 2.0

    Les sources d'énergie non fossiles (ici, en vue d'artiste, un champ d'éoliennes offshore), se développent mais leur intermittence pose problème. Par ailleurs, la multiplication des appareils consommateurs d'électricité, en particulier si les véhicules électriques se répandent, entraînera des pics de production plus nombreux. Entre les deux, un peu d'intelligence dans le réseau devrait faciliter les choses. © Statkraft, CC by-nc-nd 2.0

    Les réseaux électriques doivent être repensés

    Lancé en 2013, le projet, qui implique notamment les entreprises françaises Nexans, Capgemini ou Trialog, a permis de développer cinq nouveaux équipements qui ont vocation à être placés à différents endroits du réseau électrique. Ces objets doivent communiquer entre eux grâce à une puce électronique développée par le fabricant franco-italien de semi-conducteurssemi-conducteurs STMicroelectronics. Après une première phase de développement en laboratoire, ces technologies vont être testées dans 1.000 foyers toulousains, urbains et ruraux, pendant 12 mois. L'École d'économie de Toulouse (TSE) a conclu un partenariat pour exploiter les données récoltées et théoriser sur ces nouveaux mécanismes économiques.

    « Dans le bon vieux temps, il y avait le producteur et les consommateurs, a résumé Jean Tirole, président de TSE et prix Nobel d'économie. On envoyait l'électricité, c'était relativement simple. Maintenant, cela va dans les deux sens, donc il faut beaucoup plus d'intelligenceintelligence, à la fois dans le réseau et chez les consommateurs. »

    D'après le site consacré à Sogrid, les fonctionnalités apportées sont les suivantes :

    • pilotage en temps réel et possibilité d'agir à distance et plus rapidement en cas de panne ;
    • intégration sur le réseau des sources d'énergie renouvelables décentralisées ;
    • anticipation et accompagnement des nouveaux usages de l'électricité en particulier les véhicules électriques ;
    • possibilité d'assurer à chaque instant l'équilibre entre production et consommation, notamment lors des pics de consommation grâce à l'effacement de certains appareils ;
    • maîtrise de sa consommation par le consommateur et qualité de service renforcée.