Convaincu que la science est un facteur fondamental pour relever les défis environnementaux actuels et futurs, le groupe 3M en France déploie une stratégie engagée, qu’Alain Simonnet, directeur général de 3M France, détaille pour Futura.
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Quels sont les principaux axes de développement durable pour 3M ?
Alain Simonnet : 3M est une entreprise basée sur la science et les technologies, qui fondent nos trois piliers de développement durable. Le premier, c'est la science en faveur des communautés, proches de nos lieux de travail. Accompagner les jeunes femmes, par exemple, autour des sciences, des technologies, de l’engineering et des mathématiques. Rendre désirables les métiers de l'industrie, notamment par l'impact en termes de développement durable, auprès des collégiens, lycéens et étudiants. Nous nous engageons aussi en faveur de la diversité, de l’équité et de l’inclusion pour tous. Nous œuvrons ainsi auprès de populations en difficulté, avec des journées sur l'emploi dédiée à la science et les technologies. Nous organisons aussi des journées de volontariat dans différentes associations locales.
Le deuxième pillier, plus technique, ce sont les sciences pour la circularité. Nous travaillons à la substitution du plastique par des matériaux durables, au design moins consommateur de matériaux ou encore sur des matériaux recyclables et recyclés. Chez 3M, nous développons des métiers spécifiques sur la circularité, avec des ingénieurs et des techniciens sur ce sujet, mais l’intégrons aussi dans nos métiers.
Enfin, le troisième pilier : la science pour la réduction des émissions de CO2 avec, par exemple, une énergie qui est 100 % renouvelable sur l'ensemble de nos sites en France. Mais 3M va encore plus loin : il s'agit également de réduire et d'éliminer l'enfouissement des déchets, de diminuer la consommation d'eau et de s'assurer que l'eau restituée après nos processus est aussi propre, voire plus propre, que celle utilisée au départ.
Enfin, 3M développe des solutions B2B qui rentrent dans le design de produits de nos clients pour décarboner leur propre chaîne de production. Ça peut être par exemple l'utilisation de microsphères de verre ou d'adhésif dès la conception d'un véhicule, d'un avion ou d'un train, pour réduire son poids et donc sa consommation d’énergie.
En quoi l’innovation représente-t-elle un levier important du développement durable ?
A. S. : Si la feuille de route net zéro 2050 veut être atteinte, il va falloir des technologies qui n'existent pas encore aujourd'hui ou ne sont pas encore mises en œuvre. Sur le sujet de la capture de CO2 ou de l'hydrogène comme énergie alternative, il y a des enjeux de développement à une échelle très significative et à très long terme qui ont besoin de l'innovation. 3M intervient sur ces deux périmètres par la science des matériaux.
En termes de capture de CO2, nous avons notamment conçu un matériau, un filtre qui a la capacité d'absorber le CO2 atmosphérique. Grâce à un matériau rare, l’iridium, nous pouvons aussi augmenter la capacité et l'efficacité d'un catalyseur de 30 à 40 % pour la production d’hydrogène. Nous proposons aussi des microsphères de verre qui rendent beaucoup performants son stockage et son transport. L'innovation n'est pas que technologique, elle peut être sociétale, avec le développement des emplois verts.
Comment 3M s’engage en faveur de ces emplois verts ?
A. S. : Il y a deux facettes en ce qui nous concerne. D’abord le développement d’emplois en lien direct avec le verdissement de notre industrie, de nos produits et solutions, comme des ingénieurs capables de gérer des problématiques de l'eau, des ingénieurs tournés vers de la biochimie, des designers pour utiliser moins de matériaux, ou encore des experts du digital pour améliorer nos process afin de consommer moins d'eau, moins d'énergie… Autant de nouveaux métiers axés sur le développement durable. L’autre facette, toute aussi importante, c'est d’intégrer cette notion de durabilité dans tous nos métiers. À titre d’exemple, il s’agit de former nos ingénieurs packaging à de nouveaux matériaux ou de nouvelles techniques, de réfléchir à la façon la plus durable de commercialiser nos produits et les rendre disponibles à nos clients.
Il faut repenser la supply chain de manière à ce qu'elle soit à la fois optimisée pour servir nos clients dans le monde entier, mais aussi sobre en énergie et en émissions de CO2. Tout ça nécessite de revoir nos métiers, d'identifier les éléments durables auxquels il faut que le collaborateur soit capable de répondre. L’idée est qu’à la fois, il y ait une prise de conscience dans le rôle que chacun a à jouer, mais aussi que nous puissions en mesurer la contribution et l'aider à son développement.
Comment passer de l’acceptabilité à la désirabilité, que ce soit pour vos collaborateurs ou pour le monde qui vous entoure ?
A. S. : La désirabilité en interne, c'est rendre compréhensible, visible, concret à nos collaborateurs, par exemple le résultat du travail sur la réduction du déchet en des termes pédagogiques, comme l'équivalent de Tour Eiffel. Qu'ils puissent être fiers du travail qui est fait et donner du sens à ce qu'ils font. Ensuite, c'est important de les faire participer à la communauté dans laquelle ils vivent. Passer une journée pour aider une école ou une association à collecter les déchets plastiques dans la nature, permet de les sensibiliser au sujet.
Pour les publics externes, nous valorisons ce que 3M est capable d'apporter d'un point de vue durable, notamment dans les appels d'offres. C'est aussi une question d’apprentissage, de montrer de façon réellement vécue ce que signifie une action en faveur du développement durable, de mettre en évidence la valeur ajoutée qu'un produit durable vient créer.
Article rédigé en partenariat avec 3M