The future we want (Le futur que nous voulons) : c’est le nom du document qui deviendra la nouvelle déclaration de Rio. Finalement accepté avec de multiples concessions des uns et des autres, le document attend la signature des chefs d’États ou de leurs représentants, à moins que l’un d’eux ne bloque le texte ou exige de discuter sur un point ou un autre, ce qui semble peu probable.

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    Les quelque 130 représentants officiels, dont de nombreux chefs d'États, n'auront semble-t-il qu'à apposer leur signature au bas d'un document en tractation depuis des mois et en négociations serrées lors de la dernière session des discussions « Prepcom », entre le 13 et le 15 juin, qui ont préparé Rio+20.

    Baptisé The future we want (Le futur que nous voulons) et présenté par Brice Lalonde, coordinateur pour l'ONU de la conférence Rio+20, il constituera la « déclaration de Rio ». Le texte, disponible sur le Web, tient en 283 points et suscite déjà des déceptions. Arrivé sur les lieux, le président de la République française a diplomatiquement parlé, dans cet ordre, « d'avancées réelles » et « d'insuffisances ». Car, pour faire court, les négociations ont surtout constitué à gommer ce qui fâchait et les interventions pour modifier le texte initial concernent donc surtout ce que l'on ne fera pas.

    Dans ce genre de négociations (qui s'opère dans le cadre de l'ONU), en effet, l'accord ne peut intervenir qu'à l'unanimité. De plus, les représentants brésiliens, qui dirigeaient les débats, ont beaucoup fait pour accélérer la manœuvre et assurer une déclaration finale de consensus. La proposition soutenue par l'Europe de créer une agence mondiale de l'environnement, à l'image de l'OMC, Organisation mondiale du commerce), a été rejetée. Toutefois, le PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnementProgramme des Nations unies pour l'environnement) se voit un peu renforcé avec la mise en place d'une gouvernance qui lui sera propre.

    Rio+20 restera sans doute dans les mémoires comme un sommet qui a montré les limites d'une réunion internationale de ce genre. © DR

    Rio+20 restera sans doute dans les mémoires comme un sommet qui a montré les limites d'une réunion internationale de ce genre. © DR

    Rio+20 : l'économie verte ne convainc pas

    La déclaration de Rio admet également une suite aux Objectifs du millénaire pour le développement, une série d'engagements dans des domaines précis courant jusqu'en 2015. Mais les actions concrètes n'ont pas été discutées et attendront d'autres réunions internationales dans les prochaines années.

    Quant à la question de la fantomatique économie verte, elle a été poliment éludée par les pays émergentsémergents qui y voient plutôt une nouvelle forme de protectionnisme de la part des pays industrialisés. L'idée consisterait selon eux à monter les exigences pour les importations de produits dans les pays riches et en même temps à favoriser des exportations de savoir-faire. Les pays industrialisés, eux, y voient un moyen d'ouvrir des voies de croissance compatibles avec une protection raisonnable de l'environnement.

    La Planète bleue photographiée par la sonde Rosetta le 15 novembre 2007 alors qu'elle était en route vers la comète Tchourioumov-Guerassimenko. © Esa

    La Planète bleue photographiée par la sonde Rosetta le 15 novembre 2007 alors qu'elle était en route vers la comète Tchourioumov-Guerassimenko. © Esa

    Il s'est passé quelque chose

    Les ONG vont repartir plutôt furieuses, et ont alimenté les gazettes et les tribunes de multiples qualificatifs, parmi lesquelles « Rio-20 » (une astuce déjà utilisée en 2002 pour Rio+10), « le sommet de la Terre brûlée » (par les Amis de la Terre, en souvenir de la phrase de Jacques Chirac en 2002, « notre maison brûle ») ou encore « Rio+20, Rio pour rien » (TerraTerra Eco).

    Pour autant, on a vu aussi une mobilisation forte de la société civile qui a pu discuter, multiplier les rencontres et même manifester dans les rues. Quelque 50.000 personnes se sont ainsi impliquées, des élus locaux aux citoyens en passant par les ONG ou des fondations comme Tara ExpéditionsTara Expéditions. C'est ce que nous expliquaient Romain TroubléIsabelle Autissier, pour le WWF France, et Yann Arthus-Bertrand, qui profite de Rio+20 pour présenter un documentaire. Eux aussi parlaient d'actions.  De son côté, le Sommet des peuples a réuni 18.000 personnes par jour depuis le 15 juin et fait participer plus d'un millier d'entreprises. Quelque chose s'est donc passé à Rio en 2012. Ce n'est pas la mise en place d'une gouvernance mondiale de l'environnement ni des engagements de la part des dirigeants. Après Copenhague, la faiblesse de Rio montre que les grandes messes internationales de ce genre ne sont pas d'une grande efficacité.