Manger des insectes, cela peut en dégoûter plus d'un, pourtant c’est une réalité banale dans de nombreux pays. Ce serait d'ailleurs une bonne solution à l’échelle de la planète dans les décennies à venir. Alors, les Finlandais s’y mettent : là-bas, des grillons deviendront de la farine.

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    Le groupe agroalimentaire finlandais Fazer vient d'annoncer la commercialisation d'un pain aux insectes, une première mondiale selon l'enseigne. « Les premiers pains à base de grillons seront disponibles dans onze boulangeries Fazer le vendredi 24 novembre », a annoncé la société dans un communiqué. Les ventes se feront d'abord essentiellement dans les grandes villes finlandaises, autour de la capitale Helsinki, en raison d'un manque de farine de grillons qui ne permet pas d'approvisionner l'ensemble des magasins.

    « L'objectif est que le pain aux grillons soit disponible dans les 47 boulangeries des magasins Fazer en Finlande » l'année prochaine, a fait savoir ce groupe. Un pain, fabriqué à partir de farine de blé et de graines, contiendra l'équivalent de 70 grillons, ce qui représentera 3 % de son poids total. Le 1er novembre, la Finlande est devenue le cinquième pays européen à lever l'interdiction de vendre des insectes destinés à l'alimentation humaine.

    2,5 milliards d’humains mangent déjà des insectes

    L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, la FAO, a inauguré en 2013 un programme pour encourager l'élevage et la consommation d'insectes, jugeant que cette nourriture bon marché et écologique pourrait être l'une des clés pour nourrir les neuf milliards de personnes qui, d'après les prévisions, peupleront la Terre en 2030.

    Voir aussi

    Manger des insectes pour prévenir les famines

    Plusieurs enseignes (en Autriche, en Belgique, au Danemark et aux Pays-Bas) se sont depuis lancées dans la commercialisation de produits à base d'insectes destinés à l'alimentation des Hommes. Quelque 2,5 milliards de personnes mangent déjà régulièrement des insectes, principalement en Asie, rappelle la FAOFAO.


    Préparez-vous à manger des insectes... pour sauver la planète !

    Article de Claire PeltierClaire Peltier publié le 8 janvier 2011

    Et si vous vous mettiez à manger des insectes ? D'après une nouvelle étude, ces animaux riches en protéinesprotéines sont beaucoup moins pollueurs que les bovins ou les porcs et pourraient peut-être un jour remplacer la viande.

    Préparez-vous à manger des insectes ! Non pas en vacances dans des pays tropicaux, mais bien dans vos assiettes quotidiennes. En effet, l'agriculture doit se renouveler pour ne pas (ou moins) faire souffrir notre planète, et le ver de farine ou le grillon pourraient bien remplacer nos chers rôtis de porcs et côtes de bœuf.

    Et pour cause, l'élevage des animaux pour leur viande constitue une source considérable d'émissionémission de gaz à effet de serre, considérés comme responsable du changement climatique actuel. Pas moins de 18 % du dioxyde de carbonedioxyde de carbone (CO2) émis par l'Homme provient de l'agriculture d'élevage, via les énergiesénergies consommées pour le transport, l'alimentation des animaux, la transformation des produits... Mais le méthane (CH4), issu de la fermentationfermentation entériqueentérique lors de la digestiondigestion des ruminants et du fumier qu'ils rejettent, et le protoxyde d'azoteprotoxyde d'azote (N2O), provenant de l'urine et du fumier des animaux sont également largement répandus dans l'atmosphèreatmosphère.

    Une autre pollution s'ajoute à celle des gaz à effet de serre : l'ammoniacammoniac (NH3). Issu de l'urine et du fumier, l'ammoniac s'insère dans le sol et provoque son acidification. À elle seule, l'agriculture d'élevage est responsable de 64 % des émissions d'ammoniac par l'activité humaine.

    Sauver la planète tout en mangeant des protéines animales

    Si nous sommes à priori tous d'accord pour sauver la planète, nous sommes déjà plus réticents à l'idée de nous passer de viande, exception faite des végétariensvégétariens qui leur préfèrent les fruits et légumes. Pour remplacer la source de protéines animales que constituent les bovins - sans trop nous priver -, il avait été émis l'idée que l'humanité pourrait consommer des insectes, qui sont eux-mêmes très riches en protéines !

    Il ne restait qu'à prouver le bienfait de ce sacrifice pour notre bonne vieille Terre. C'est aujourd'hui chose faite grâce à des scientifiques néerlandais de l'université de Wageningen qui se sont attelés à mesurer les productions des différents gaz par les insectes.

    Le grillon domestique (<em>Acheta domesticus</em>) peut être consommé et est riche en protéines animales. © Retro traveler, Flickr, CC by-nc-nd 2.0

    Le grillon domestique (Acheta domesticus) peut être consommé et est riche en protéines animales. © Retro traveler, Flickr, CC by-nc-nd 2.0

    Cinq espècesespèces d'insectes ont été analysées : le ver à farine (Tenebrio molitor), le grillon domestique (Acheta domesticus), le criquet migrateurmigrateur (Locusta migratoria), la cétoine marginée du Kenya (Pachnoda marginata) et la blatte géante d'Argentine (Blaptica dubia). Placés dans des cages aux conditions contrôlées, similaires à celles indiquées par les éleveurs professionnels, les insectes ont été laissés trois jours au cours desquels les gaz et le NH3 ont été mesurés régulièrement.

    Une réduction de 99 % des gaz à effets de serre par rapport aux bovins !

    Selon les résultats publiés dans la revue Plos One, la production de méthane et de N2O est presque négligeable pour la majorité des insectes étudiés, alors que la production de CO2 (en gramme par kilogrammekilogramme de poids corporel) est très variable selon les insectes et semble à première vue élevée. Ramenées cette fois au gain de poids (ce qui revient à comparer le coût environnemental au bénéfice acquis), les productions de gaz à effet de serre par les insectes sont pour quatre d'entre eux plus faibles que celle des porcs, et représentent environ 1 % des gaz à effet de serre produits par les bovins, selon les chiffres avancés par de précédentes publications.

    Ces chiffres s'expliquent en partie par le fait que les insectes sont poïkilothermespoïkilothermes, c'est-à-dire que contrairement aux mammifèresmammifères homéothermeshoméothermes qui maintiennent une température corporelletempérature corporelle stable, ils ne dépensent pas d'énergie pour se réchauffer. Cette économie d'énergie met sur le devant de la scène les insectes, qui pourraient alors être sérieusement élevés pour finir dans nos assiettes tout en respectant la planète !