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En laboratoire, des cristaux de calcite se développent rapidement sur du basalte exposé à du CO2. © Pacific Northwest National Laboratory
Alors que se multiplient les projets de capture et stockage du CO2 de part et d'autre de l'Atlantique, des scientifiques américains présentent une nouvelle zone, immense, apte au stockage souterrain du gazgaz carbonique. Qui plus est, cette zone possède l'avantage d'être constituée de basalte. En son sein, le dioxyde de carbone injecté sous pressionpression et sous forme liquideliquide se transformera finalement en une roche solide ressemblant à du carbonate de calcium (de la craie). Le risque d'une fuite du CO2 capturé serait ainsi éliminé.
La localisation des zones permettant un stockage sûr du CO2 dans les formations géologiques est l'un des problèmes scientifiques les plus pressants. En effet, si l'idée d'extraire le carbone de l'atmosphère et de le mettre dans un grand trou est séduisante, le risque d'une fuite du gaz carbonique est à prendre en compte. Une fuite pourrait en effet annihiler en partie les efforts coûteux de séquestration et même provoquer localement des intoxications dans le cas où le CO2 s'accumulerait dans une zone cloisonnée, telle une cuvette.
L'injection dans des formations basaltiquesbasaltiques est donc très avantageuse par rapport aux autres possibilités de stockages géologiquesstockages géologiques (aquifères salinsaquifères salins, anciennes mines de charbon...). Selon les travaux de l'équipe de David Goldberg du Lamont-Doherty Earth Observatory (Université de ColumbiaColumbia), la province magmatique de l'Atlantique central offre des opportunités très intéressantes.
La formation basaltique la plus importante connue sur la côte Est des Etats-Unis s’étend depuis le large de la Caroline du Sud (SC) jusqu’à l’Alabama (AL) et la Floride (FL). © David Goldberg / Lamont-Doherty Earth Observatory
Le CO2 balayé sous la carpette ne s’échappera pas
Cette formation basaltique, qui s'étend en mer le long de la côte Est des Etats-Unis et jusqu'en sous-sol du continent, pourrait donc fournir des réservoirs importants et sûrs pour le stockage du CO2.
Par ailleurs, la proximité des sites terrestres de cette formation, à priori viables économiquement, et des grands centres urbains rendrait les opérations de capture, de transport et de séquestration plus aisées. A contrario, les sites offshoresoffshores seraient plus coûteux à exploiter mais assureraient de plus grandes capacités de stockage et une sécurité accrue sur le long terme.
D'après les chercheurs, le petit bassin de Sandy Hook pourrait à lui seul accueillir près d'un milliard de tonnes de CO2, soit la production de quatre centrales à charboncharbon d'un gigawatt pendant 40 ans. Cacher donc dans un grand trou ce CO2 que je ne saurais voir !