Il y a assez d'eau sur Terre, d'après un rapport du 14e congrès de l'eau. Mais elle est mal distribuée à travers le monde et c'est sur cet aspect qu'il faut travailler. Selon les scientifiques, des améliorations simples pourraient avoir des impacts importants sur la production alimentaire, par exemple.

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    Il y a assez d'eau sur Terre pour tous les besoins humains, mais elle est mal distribuée. © TF28 | tfaltings.de, Flickr, cc by nc sa 2.0

    Il y a assez d'eau sur Terre pour tous les besoins humains, mais elle est mal distribuée. © TF28 | tfaltings.de, Flickr, cc by nc sa 2.0

    • À lire, notre dossier sur le défi de l'eau 

    Le problème de l'eau n'est pas une question de quantité, mais de distribution. C'est une des conclusions qui ressortent du 14e congrès de l’eau qui se déroule du 25 au 29 septembre à Pernambouc, au Brésil, et des études qui y sont présentées.

    Ces différentes études ont duré cinq ans et ont porté, dans trente pays, sur des bassins importants comme celui du Nil, du Mékong, du São Francisco, etc. L'ensemble des bassins analysés représente une surface de 13,5 millions de kilomètres carrés, pour environ 1,5 milliard d'habitants dont à peu près un tiers sont parmi les plus pauvres du monde. Une étude de très grande ampleur.

    Selon les experts, ces bassins procurent nettement assez d'eau pour subvenir aux besoins alimentaires, à ceux de l'industrie ou de l'hydroélectricitéhydroélectricité. Le problème n'est donc pas un manque de ressources, mais il est davantage d'ordre politique : la répartition d'eau se fait mal.

    Utilisation de l'eau dans le monde en 2000 et en 2025. © Documentation Photographique, DR

    Utilisation de l'eau dans le monde en 2000 et en 2025. © Documentation Photographique, DR

    Mauvaise répartition de l'eau

    Les scientifiques insistent sur le fait qu'une meilleure organisation débouchant sur une gestion plus efficace de l'eau permettrait d'accroître les productions alimentaires. Par exemple, réussir à mieux exploiter les eaux de pluie est un défi qui mènerait à des productions nettement améliorées. Les scientifiques rappellent notamment qu'en Afrique, seule une infime portion de l'eau disponible (environ 4 %) est effectivement exploitée. Selon Alain Vidal, directeur du Challenge Program « Eau et alimentation », de modestes améliorations permettraient de doubler, voire tripler, la production alimentaire. Autre exemple dans les bassins de l'Indus et du Gange : pour plus d'un cinquième des rizières, la production ne dépasse pas 50 % de sa capacité. Ce manque d'organisation et d'efficacité avait bien été mis en évidence par les « voyageurs de l'eau », Lionel Goujon et Gwenael Prié, durant leurs deux années d'enquête autour du monde.

    Alors que certaines études estiment que la pénurie d’eau touchera la moitié de la population en 2030, l'enjeu est de taille tant il engendre des conflits au sein des populations touchées. Évidemment, il est assez aisé d'émettre de telles recommandations. Ce qui est plus difficile, c'est de les mettre en œuvre, bien que cela ne soit pas le rôle des experts scientifiques. En attendant, environ 1,1 milliard de personnes n'ont pas un accès permanent à l’eau potable, selon l'ONU. Avec une population mondiale qui devrait atteindre les  9,5 milliards de personnes en 2050, le défi de l'eau est loin d'être terminé.