La diversité biologique en tant que fondement de notre alimentation et de notre santé, c’est le thème choisi cette année pour la Journée mondiale de la biodiversité. Car, loin des feux de la rampe qui éclairent les difficultés des pandas, des tigres ou des ours polaires, des animaux et des végétaux moins connus rencontrent des difficultés tout aussi importantes. Des difficultés, moins médiatisées, qui mettent en danger notre alimentation.
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Un million d'espèces sont menacées. C'est le résumé choc du dernier rapport des experts de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Le panda, le tigre ou encore l'ours polaireours polaire vivent peut-être leurs derniers jours sur notre planète. La nature sauvage est en danger. Nous en sommes désormais tous conscients.
Mais nous sommes sans doute moins sensibles encore à la menace que fait peser la perte de la biodiversité sur notre alimentation. Pourtant, en février dernier, l'Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAOFAO) publiait à ce sujet, un rapport inquiétant. Un rapport qui s'intéresse aux plantes et aux animaux, sauvages ou d'élevage, sources de nourriture -- que ce soit pour l'Homme ou pour les animaux --, de combustiblescombustibles ou de fibres. Mais aussi à tous les organismes, tels que les insectes, les vers de terre, les champignonschampignons, etc., qui soutiennent la production alimentaire en maintenant la fertilité des sols, en pollinisant les plantes ou en purifiant l'eau, par exemple.
« Moins de biodiversité signifie que les plantes et les animaux sont plus vulnérables aux parasitesparasites, aux maladies et aux aléas climatiques », indique Graziano da Silva, directeur général de la FAO. Et cela encourage les exploitants à recourir aux pesticidespesticides ou aux antibiotiquesantibiotiques. De quoi fragiliser encore un peu plus les animaux autant que les sols. « En plus de notre dépendance à l'égard d'un nombre décroissant d'espèces pour nous nourrir, la perte croissante de la biodiversité pour l'alimentation et l'agricultureagriculture met en péril une sécurité alimentaire déjà fragile », poursuit Graziano da Silva.
Des raisons d’espérer ?
Sur quelque 6.000 espèces de plantes cultivées à des fins alimentaires, moins de 200 contribuent aujourd'hui de manière substantielle à la production alimentaire mondiale. Neuf d'entre elles seulement représentent 66 % de la production agricole totale ! Certains affirment même qu'en un siècle, 90 % des espèces cultivées auraient disparu. La faute à la pollution, aux maladies, au réchauffement climatiqueréchauffement climatique, mais aussi à une agriculture de plus en plus standardisée.
La production animale mondiale repose, quant à elle, sur environ 40 espèces animales, dont une poignée seulement fournit la grande majorité de la viande, du lait et des œufs. Sur les 7.745 races de bétail locales répertoriées par pays dans le monde, 26 % sont menacées d'extinction. Quant au stock des poissons, près d'un tiers est surexploité et plus de la moitié a désormais atteint sa limite de résistancerésistance. Les 17 principaux lieux de pêchepêche dans le monde sont par ailleurs exploités au-delà de leurs limites durables.
“Un intérêt croissant pour les pratiques respectueuses de la biodiversité”
Au milieu de ce flot de mauvaises nouvelles, le rapport de la FAO note tout de même un intérêt croissant pour les pratiques respectueuses de la biodiversité : l'agriculture biologiqueagriculture biologique, la lutte antiparasitaire intégrée, la gestion durable des sols ou encore l'agroforesterieagroforesterie. Mais de gros efforts restent à faire, principalement du côté des décideurs, mais aussi des scientifiques pour améliorer les connaissances relatives à cette biodiversité particulière, par exemple, et ainsi parvenir à mieux la préserver.
Ce qu’il faut
retenir
- Dans le monde, de nombreuses espèces sont menacées, y compris des espèces dites pour l’alimentation et l’agriculture.
- La situation inquiète les experts, car cette perte de biodiversité pourrait mettre en péril une sécurité alimentaire déjà fragile.
- Les chiffres avancés sont alarmants, mais un intérêt croissant pour des pratiques agricoles et d'élevage plus respectueuses de la nature donne de l’espoir.