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A la demande des Nations Unies, plus de 1 300 experts originaires de 95 pays ont ainsi passé au crible les écosystèmes de la planète. Résultat : il apparaît que l'homme a modifié les écosystèmes, plus rapidement et plus profondément au cours des cinquante dernières années qu'à tout autre moment de son histoire.
Cherchant moins à ausculter l'environnement qu'à mesurer les « services rendus par l'écosystème », une étude se penche sur des thèmes tels que la régulation du climat, les risques naturels ou l'eau douce. Premier constat : si les hommes ont modifié les écosystèmes, c'est avant tout pour répondre à des besoins croissants en nourriture, eau douce ou combustiblecombustible. De fait, certains changements « ont contribué à des gains nets substantiels sur le niveau du bien-être de l'homme et le développement économique ». Ainsi l'augmentation de la production agricole est-elle aujourd'hui supérieure à celle de la population humaine. De même, la malnutrition a été réduite et la santé humaine s'est améliorée. Mais à quel prix ?
Un recul de la biodiversité
Entre 10 et 30 % des espèces de mammifèresmammifères, d'oiseaux et d'amphibiensamphibiens sont menacés d'extinction. Ensuite, certaines ressources sont menacées. Les stocks de poissonspoissons et la fourniture d'eau douce sont ainsi inférieurs aux besoins actuels, sans parler des besoins futurs. Or d'après les experts, la dégradation observée pour 15 des 24 services fournis par les écosystèmes étudiés est susceptible de provoquer des changements importants affectant directement le bien-être de l'homme. Exemple : l'apparition de nouvelles maladies, la dégradation de la qualité des eaux ou la destruction des zones de pêchepêche. C'est d'autant plus inquiétant que le réchauffement de la planète - qui pourrait transformer en quelques décennies la région amazonienne en savane -, rendra difficile le rétablissement des équilibres rompus.
Par ailleurs, ce sont les populations les plus pauvres qui souffrent le plus des changements survenus dans les écosystèmes. En Afrique sub-saharienne par exemple, le nombre de pauvres devrait ainsi augmenter de 315 à 404 millions de personnes d'ici 2015.
Dans ces conditions, il sera difficile d'atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement sur lesquels les dirigeants des pays du monde se sont mis d'accord en 2000. À moins que les sociétés se mettent à desserrer les contraintes qu'elles exercent sur les services naturels de la planète. « Y parvenir réclamera cependant des changements radicaux dans notre manière de traiter la nature à toutes les étapes de la prise de décision, note le Comité de direction chargé de mesurer le degré d'avancement des Objectifs du Millénaire (...) Les signaux d'alarme sont là pour qui veut les voir. Le futur est entre nos mains
».