Dans un contexte où la décarbonation du secteur aérospatial devient une priorité, la mise en place de la première station radar de contrôle du trafic aérien alimentée par l'énergie solaire au Chili illustre l'engagement en faveur de solutions durables. Cette initiative, réalisée par Thales, témoigne d'une transition vers une énergie renouvelable, réduisant les émissions de carbone et favorisant des pratiques respectueuses de l'environnement. Les explications de Lionel de Castellane, vice-président segment Radars Civils.


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    Bien que le secteur aérospatial ne soit responsable que de 2,5 % des émissionsémissions mondiales de CO2 et au total de 5,1 % de l'ensemble des causes de réchauffement climatique en participant à l'effet de serre avec les traînées de condensation des avions, il est devenu impératif de réduire son empreinte carbonecarbone. Malgré l'impact relativement faible du secteur aérospatial sur les émissions de CO2 par rapport à d'autres secteurs, la décarbonation du secteur aéronautique est devenue une préoccupation majeure pour les acteurs du transport aérien qui cherchent des solutions durables pour limiter leur impact sur l'environnement.

    Une aviation plus respectueuse de l'environnement

    Il est encourageant de constater que cette décarbonation est devenue une priorité pour les acteurs du transport aérien, témoignant ainsi de leur prise de conscience quant à l'urgence de réduire les émissions de CO2 et de développer des solutions plus durables. La promotion de l'utilisation de carburants durables, l'amélioration de l'efficacité énergétique des avions, l'optimisation du trafic aérien et les adaptations des infrastructures au sol : des initiatives essentielles pour atteindre des objectifs environnementaux ambitieux visant à rendre le ciel encore plus respectueux de l'environnement.

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    Parmi les initiatives visant à décarboner les infrastructures au sol, citons en exemple la mise en place de la première station radar de contrôle du trafic aérien alimentée par l'énergieénergie solaire au monde, située à Calama au Chili. Le fait que cette station soit située dans le désert d'Atacama, l'un des endroits les plus ensoleillés de la planète, en fait un choix judicieux pour exploiter l'énergie solaire de manière efficace.

    Le Chili ouvre la voie vers des solutions durables pour l'aviation mondiale

    La transition vers une source d'énergie renouvelable, telle que l'énergie solaire, pour alimenter cette station radar, au lieu de recourir à l'électricité, présente des avantages multiples. En réduisant les émissions de carbone, cette démarche témoigne de l'engagement en faveur du développement durable et de l'innovation technologique. L'exploit d'ingénierie et de logistique réalisé par Thales pour la constructionconstruction de cette station radar, équipée de 340 panneaux solaires, est d'autant plus remarquable qu'elle est située à 70 kilomètres de la ville la plus proche et à une altitude dépassant les 3 560 mètres, dans le désert d'Atacama, dans le nord du Chili.

    Comme nous l'explique Lionel de Castellane, vice-président segment Radars Civils - Thales, cette station a été « développée par Thales pour la Direction générale de l'aéronautique civile du Chili (DGAC) ». Elle sera utilisée « pour assurer le contrôle et la surveillance du trafic aérien du DGAC dans le nord du Chili ». Pour cela, son système radar, « alimenté par l'énergie solaire », est composé d'un « radar primaire à la pointe de la technologie STAR NG, ainsi que d'un radar secondaire RSM. Ensemble, ces radars répondent à toutes les exigences de surveillance opérationnelle du contrôle du trafic aérien civil et militaire, détectant à la fois les cibles lentes et rapides telles que les hélicoptèreshélicoptères, les avions commerciaux et les jets ».

    Mais, là n'est pas son principal intérêt. Pour la DGAC, « qui souhaitait une solution autonome en énergie », cette station radar, alimentée à 100 % par des panneaux solaires, est un pas en avant significatif dans la transition vers une énergie plus durable. Cette approche témoigne d'un engagement en faveur de l'utilisation de sources d'énergie renouvelables, en l'occurrence l'énergie solaire. En effet, le fait que cette station soit entièrement alimentée par des panneaux solaires, « exploitant pleinement le fort ensoleillement du Chili », démontre une « réelle volonté de réduire l'empreinte carbone et de promouvoir des pratiques respectueuses de l'environnement dans le secteur du transport aérien ». C'est la première fois au monde qu'une station radar « n'est pas reliée à un réseau de distribution d'électricité ». Pour réaliser cette station autonome, qui fonctionne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 », la principale difficulté a consisté à « correctement dimensionner le bon nombre de panneaux solaires, couplés avec des batteries qui emmagasinent l'énergie la journée pour la restituer la nuit, et les jours avec un faible taux d'ensoleillement ».

    La production moyenne par panneau solaire est donc du double de la consommation moyenne de la station radar

    Ensemble, les « 340 panneaux fournissent quotidiennement 960 kilowattheures, ce qui permet à la fois de subvenir aux besoins de la station radar, qui consomme 450 kWh par jour, et de recharger les batteries d'une capacité totale de 1 000 kilowattheures ». Ces batteries sont rechargées en permanence « permettant d'opérer le site radar pendant une journée ». Afin de tenir compte de perturbations, « des marges ont été prises ». La production moyenne par panneau solairepanneau solaire est donc du double de la consommation moyenne de la station radar. À cela s'ajoute que le site est également équipé de « deux groupes électrogènes de secours en cas de panne ou d'opération de maintenance ». En matièrematière d'émission de CO2, il a été estimé pendant la phase de construction de l'offre que cette station radar permettait « d'économiser au minimum 60 tonnes par an de gaz à effet de serregaz à effet de serre ».

    Aujourd'hui, Thales étudie d'autres projets d'infrastructures afin de réduire la consommation d'énergie non renouvelable grâce à des initiatives telles que l'utilisation de l'énergie solaire et éolienneéolienne. Ces projets sont principalement situés en Afrique, en Amérique et un au Brésil où il est question d'une solution hybridehybride avec un couplage énergie solaire et énergie éolienne.