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Il y a beaucoup de véhicules électriques au Salon Tokyo Motor Show, qui ouvre ses portesportes au public samedi 3 décembre, mais aussi un bon nombre de concepts innovants. « Nous devons relever le défi du déplacement durable sans faire de compromis sur le plaisir de conduire », a résumé Ian Robertson, responsable des ventes chez BMW, mercredi à l'ouverture du salon japonais. Le groupe allemand de voituresvoitures de luxe prévoit de sortir d'ici à 2014 l'i8, une sportive hybride rechargeable sur secteur. Sa batterie permet d'effectuer quelques dizaines de kilomètres avant qu'un moteur classique ne prenne le relais. Elle ne consommera que 2,7 litres aux 100 km, assure le constructeur.
Autre hybride à brancher sur prise de courant, le concept polyvalent AC-X de Honda combine ce mode de déplacement économique aux connexions aux réseaux d'information et à un mode de conduite original. « Au lieu d'un volant, vous tournez en manipulant des manettes reproduisant l'inclinaison naturelle du corps dans un virage », tente d'expliquer Kenichiro Kimura, ingénieur en chef du groupe nippon.
La Pico de Daihatsu : elle est vraiment petite, comme son nom l'indique, et bien sûr électrique. Cette citadine miniature ne sera pas encombrante en ville. Reste à trouver de la place pour y décharger le chariot à la sortie du supermarché. © AFP Photo / Yoshikazu Tsuno
Une voiture commandée par téléphone
Le français Peugeot a pour sa part exposé un modèle déjà connu, le 4x44x4 3008 Hybrid4, premier diesel hybride du monde. La plupart des constructeurs ont aussi montré des modèles électriques, un an après la sortie de la Leaf de Nissan qui suivait l'i-MiEV de Mitsubishi Motors, précurseurs de la commercialisation à grande échelle.
Les uns et les autres ont tenté de se distinguer via des caractéristiques innovantes, comme Nissan avec la dernière version de son modèle compact futuriste Pivo 3, que l'on peut commander à distance avec un smartphone et faire se garer tout seul d'un simple clic. On se souvient du principe de la Pivo, cette voiture qui roule aussi bien en marche avant qu'en marche arrière. Depuis six ans, elle est toujours une des vedettes du salon de Tokyo...
Après les scooters à deux roues avant, voici le scooter à deux roues arrière. C'est le EC-Miu, de Yamaha. © AFP Photo / Toshifumi Kitamura
Cher hydrogène
Chez Toyota, outre l'AquaAqua, une compacte hybride économe bientôt vendue au Japon, et ailleurs sous le nom de Prius C, l'accent a aussi été mis sur des exemplaires d'anticipation. En vedette, le FCV-R, une berline concept fonctionnant grâce à une pile à combustiblepile à combustible que le numéro un japonais espère commercialiser dès 2015.
« Vous injectez de l'hydrogènehydrogène gazeux dans un réservoir spécial, qui entre ensuite en réaction chimiqueréaction chimique avec de l'oxygène, produisant de l'électricité utilisée pour propulser la voiture », résume Yoshimasa Ishiguro, ingénieur en chef adjoint chez Toyota. C'est donc une pile à combustible accompagnée d'un stockage d'hydrogène sous forme de gazgaz comprimé. Yoshimasa Ishiguro affirme que Toyota pourrait dès aujourd'hui vendre cette voiture, mais au prix prohibitif de 10 millions de yens, soit environ 95.000 euros.
La FC Sho Case de Daihatsu. FC pour fuel cell, c'est-à-dire pile à combustible. Cette spacieuse limousine consomme donc de l'hydrogène. © AFP Photo / Yoshikazu Tsuno
Carlos Ghosn : « 10 % de véhicules électriques dans dix ans »
Une véritable course de vitessevitesse s'est lancée entre plusieurs constructeurs, notamment Toyota, son compatriote Honda, le sud-coréen Hyundai et l'allemand Mercedes, pour mettre le plus vite possible sur le marché un véhicule à hydrogène à un prix plus abordable. Des voitures à pile à combustible roulent déjà, comme le FCX Clarity de Honda, mais n'ont été proposées qu'en très petit nombre d'exemplaires. Certains ont même inventé le vélo à hydrogène, et même un avion hypersonique, le Zehst.
« Un tel véhicule répond au défi de la sécurité de l'approvisionnement énergétique car l'hydrogène se trouve partout. Certaines industries, comme la sidérurgie et la chimiechimie, en produisent même dans le cadre de leur activité sans le commercialiser », insiste M. Ishiguro.
Hausse tendancielle des prix du pétrolepétrole, diversification énergétique, réchauffement climatique, les raisons poussant au développement des technologies « vertes » sont nombreuses, mais les professionnels se gardent bien de désigner l'une d'entre elles comme étant la panacée. « L'avenir n'appartient pas à une seule technologie dominante car chacune est adaptée à un mode d'utilisation spécifique », souligne Carlos Ghosn, le P-DG du groupe nippon Nissan détenu à 43,8 % par le Français Renault, prévenant que l'essence restera prééminente longtemps. Sur les 75 millions de voitures vendues chaque année dans le monde, l'hybride ne représente actuellement que 1 % du total et l'électrique 0,05 %, le reste étant équipé de moteurs à essence, rappelle Carlos Ghosn, pour qui la part de l'hybride atteindra 5 à 10 % et celle de l'électrique 10 % du marché d'ici dix ans.