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Le projet Timelapse, basé sur l'utilisation d'images de la Nasa, permet également de se rendre compte de l'importance de la déforestation en Amazonie, et de la manière dont elle affecte les paysages. © Nasa
Seize jours, voilà le temps qu'il faut aux derniers satellites du programme Landsat pour réaliser une couverture complète de notre planète (à 705 km d'altitude), donc pour la photographier dans son intégralité. Depuis 1972, l'année du lancement de ce programme de la NasaNasa soutenu par l'USGS (United States Geological Survey), plusieurs millions de clichés ont donc été récoltés. Ils fournissent souvent de précieuses informations, mais uniquement pour un lieu et un moment bien précis. La mise en relation de ces données figées, pour retracer l'évolution d'une région, peut s'avérer laborieux. Or, les choses viennent de changer et de s'animer.
Cliché du développement du littoral côtier de Dubaï entre 1984 et 2012. Cette ville des Émirats arabes unis souhaite construire 300 îles artificielles. © Google
La Nasa s'est dernièrement associée à Google, au Time Magazine et au laboratoire Create de l'université américaine de Carnegie Mellon, pour exploiter plus de 2 millions d'images dépourvues de nuage, récoltées ces 30 dernières années, ppour un volumevolume total de 909 téraoctets. Leur but : dévoiler les changements survenus à la surface de la Terre entre 1984 et 2012.
Des images planétaires de 1,78 térapixel (1.780 milliards de pixelspixels !) ont donc été reconstruites pour chacune de ces années, puis assemblées de manière à former un time-lapsetime-lapse. L'ensemble a ensuite été converti en une animation à visionner sur le site du Time Magazine.
On peut suivre en image l’assèchement du lac salé d'Ourmia dans le nord-ouest de l'Iran, de 1984 à 2012. © Google
Du verdissement des déserts à l’expansion des villes
Les changements de visage de chaque région ou ville du globe peuvent ainsi être observés avec une grande précision, il suffit pour cela de taper le nom du lieu désiré dans le moteur de recherche du site. Des observations marquantes ont cependant été mises en avant par les auteurs du projet.
Elles montrent notamment le développement de Dubaï et de ses îles artificielles, le verdissement des déserts saoudiens, la régression de la forêt amazonienne au Brésil, le recul du glacier ColumbiaColumbia en Alaska, ou encore la disparition progressive de la mer d’Aral.
Le projet Timelapse met en évidence le développement de l'irrigation dans le désert saoudien. © Google
Ce projet de time-lapse ouvre une nouvelle ère pour l'exploitation des images satellite, puisqu'il ajoute une notion de temps à l'observation. Certains y verront une initiative ludique, mais elle pourrait pour d'autres se révéler très précieuse dans un cadre plus scientifique. Des climatologuesclimatologues l'utiliseront peut-être pour rechercher et étudier des conséquences du réchauffement climatique. Certains géographes s'intéresseront probablement à la croissance des villes (comme Shangaï) ou à la déforestation en Amazonie, par exemple.
Croissance de la ville de Las Vegas entre 1986 et 2012, telle qu’observée par les satellites du programme Landsat. © Google
Enfin, des océanographes caractériseront peut-être l'ensablement de baies, tandis que des hydrologues étudieront le cheminement des cours d'eau au fil des années.
La majorité des images satellite exploitées n'avaient jamais été diffusées auparavant. Elles montrent également à quel point l'Homme, qui recherche constamment de nouvelles ressources, peut rapidement modifier l'apparence d'une région pour parvenir à ses fins.