La barre symbolique des 100 grammes de CO2 par kilomètre est attaquée par tous les fronts. Au salon de Genève, de nombreux constructeurs automobiles exhibent leurs modèles aux émissions de CO2 réduites à deux chiffres. Que se soit par l’hybridation des moteurs, l’amélioration technique ou l’allégement des matériaux, plusieurs modèles de voitures émettant moins de 100g de CO2 par km sont prêts à la commercialisation.
Le bicylindre turbo Twin-Air de la Fiat 500 limite ses émissions CO2 à 95 g/km. © Relaxnews

Le bicylindre turbo Twin-Air de la Fiat 500 limite ses émissions CO2 à 95 g/km. © Relaxnews

En mai 2007, la voiture la moins polluante du classement publié par l'Ademe rejetait en moyenne 101 g de CO2/km dans la catégorie Diesel (Smart Fortwo CDI), tandis que la championne en essence, la Toyota Prius, parvenait à 104 g de CO2/km. Cette année, la tête du palmarès de l'Agence française de l'environnement émettra moins de 90 g de CO2/km.

Grâce à la technologie hybride dont il est le pionnier, Toyota est parvenu à limiter les émissions de CO2 de sa nouvelle Prius à seulement 89 g de CO2/km, soit 15 g de moins que l'ancienne version. La berline Auris de nouvelle génération, exposée à Genève et bientôt commercialisée en France, profite également d'une motorisation Hybrid Synergy Drive couplant moteur thermique essence et moteur électrique pour réduire son taux d'émissions à 89 g de CO2/km. A moins de 50 km/h, elle peut aussi rouler en mode tout électrique.

Toyota Auris HSD, berline hybride affichant 89 g de CO<sub>2</sub>/km. © Relaxnews

Toyota Auris HSD, berline hybride affichant 89 g de CO2/km. © Relaxnews

Le concept d'hybridation du constructeur japonais a fait des émules, mais la technologie reste encore coûteuse. Elle n'a pour l'heure fait son apparition que sur des berlines ou des 4x4 de luxe (VW Touareg, Mercedes S400, Porsche Cayenne) dont les émissions demeurent encore élevées malgré l'apport d'un moteur électrique. Dans la guerre des chiffres, les constructeurs généralistes jouent alors sur l'amélioration technique de leur modèle à moteur thermique.

Il n'y a pas que l'hydride dans la vie

Première illustration, sur le stand de Volkswagen où trônent les voitures Bluemotion. L'appellation désigne le programme chargé de rendre ses moteurs Diesel un peu plus sobres. La série d'innovations repose notamment sur l'intégration d'un moteur TDI à rampe commune d'injection, la gestion optimisée des passages de vitesse, des pneus à faible résistance au roulement, le système Start & Stop qui coupe automatiquement le moteur à l'arrêt ou encore un châssis abaissé pour améliorer l'aérodynamique.

En version Bluemotion, la Polo TDI de 75 chevaux se contente ainsi de 3,3 litres de carburant pour parcourir 100 km (soit 1.363 km avec un seul plein). Ses émissions de CO2 ont été réduites de 20% par rapport à la Polo TDI classique pour atteindre les 87 g de CO2/km. Sa grande sœur, la Golf Bluemotion, n'émet que 99 g de CO2/km et peut relier Hanovre à Monaco sans s'arrêter à la pompe.

Ce type de label vertueux est également proposé par d'autres constructeurs, comme Ford (ECOnetic), ou Hyundai (Blue Drive). Le premier a fait passer ses nouvelles Fiesta et Focus sous les 100 grammes grâce à des modifications aérodynamiques et l'utilisation d'acier plus léger. Le second a implanté un système de mise en veille du moteur à chaque arrêt (Stop & Go) pour faire chuter les émissions de l'i20 à seulement 98 g de CO2.

Le système <em>Stop &amp; Go</em> de la Hyundai i20 Blue Drive réduit les émissions de ce modèle à 98 g de CO<sub>2</sub>/km. © Relaxnews

Le système Stop & Go de la Hyundai i20 Blue Drive réduit les émissions de ce modèle à 98 g de CO2/km. © Relaxnews

Au cœur de son stand sur le salon helvétique, Fiat expose un moteur, baptisé Twin-Air. Ce petit bicylindre turbo de 85 chevaux utilise un système électro-hydraulique de gestion des soupapes pour n'émettre que 95 g de CO2/km. Dernier exemple en date du downsizing (concept visant à réduire la cylindrée tout en conservant les mêmes performances), ce moteur sera décliné sur les citadines de la marque en plusieurs niveaux de puissance (de 65 à 105 ch.). Ces Twin-Air émettront jusqu'à 43% de moins que des moteurs à puissance équivalente.

Les constructeurs français ne sont pas en reste. En attendant sa motorisation hybride Diesel, programmée pour 2011, PSA-Peugeot-Citroën est passé sous les 100 grammes avec son bloc HDi avec filtre à particules : 99 g de CO2/km sur les nouvelles Citroën DS3 et C3 (voire 90 g de CO2/km sur le futur système Stop & Start du constructeur), et sur la 207 Blue Lion. Chez Renault, la Clio dCi 85 eco2 affiche désormais 98 g de CO2/km, il en sera de même pour la nouvelle Micra de Nissan, l'allié du constructeur au losange.

Enfin, l'une des stars de Genève, l'Audi A1, fait également partie du club des voitures sobres. La citadine haut de gamme de la marque allemande, dans sa version la plus sobre (1.6 TDI), n'émettra que 99 g de CO2/km.

Pour rappel, le nouveau barème du bonus écologique français, entré en vigueur le premier janvier 2010, accorde une prime de 1.000 euros à l'achat d'un véhicule émettant entre 61 et 95 g de CO2/km, et 500 euros si le véhicule se situe dans la catégorie 96-115 g de CO2/km. Les véhicules hybrides bénéficient d'un super bonus de 2.000 euros s'ils émettent moins de 135 g de CO2/km.