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Article paru le 10 mars 2016
Le vendredi 11 mars 2011, à 14 h 46 heure locale, un fort séisme, de magnitudemagnitude 8,9, dit de Tohoku, survenu sous l'océan, près de la côte japonaise, provoque un raz-de-maréeraz-de-marée (« tsunami », dans cette région du monde). Une vague, estimée ensuite à 15 m de hauteur, frappe la région nord de l'île d’Honshū (la plus grande du Japon). Les dégâts sont considérables. Les constructionsconstructions japonaises sont conçues pour bien résister aux séismes mais la protection des bâtiments situés tout près de la mer est bien plus faible contre les assauts de l'océan.
Sur plusieurs dizaines de kilomètres, les agglomérations sont en grande partie détruites. En 2015, le Japon annoncera 15.894 morts. Environ 400.000 personnes devront être déplacées. C'est déjà la pire catastrophe qu'ait connue le pays depuis la guerre et les destructions atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki. Le bilan est bien plus lourd que celui du séisme de Kobé, qui avait fait 6.437 morts en 1995.
Le séisme de Tohoku du 11 mars 2011 (représenté ici par le plus grand cercle) a été suivi de nombreuses répliques, dont 56 de magnitude supérieure à 6. © DP
Les inondations à Fukushima et l'accident nucléaire
Une autre catastrophe vient immédiatement s'y ajouter, qui ne provoquera aucun décès direct mais dont les conséquences seront terribles. Deux des constructions qui font face à cette vague géante sont des centrales nucléaires, proches de la ville de Fukushima : Daiichi, qui comporte six réacteurs, et Daini, qui en a quatre. Tous sont déjà arrêtés, la détection du séisme ayant déclenché la procédure d'urgence pour ceux qui étaient en activité. Les unités 4, 5 et 6 de Daiichi étaient, elles, en maintenance.
À 15 h 30, la vague submerge brutalement les installations. À Daiichi, des mursmurs tombent, des systèmes électriques sont inondés, de même que les groupes électrogènes de secours. Le système de refroidissement d'urgence du réacteur 1, par injection d'eau, ne fonctionne plus. Cette unité se met à chauffer inexorablement. L'effondrementeffondrement du cœur perce le fond de la cuve et le gestionnaire, Tepco, n'a d'autre solution que d'envoyer d'énormes quantités d'eau pour refroidir le plus possible. Elle est apportée par une noria de camions et des hélicoptèreshélicoptères la versent sur les endroits inaccessibles.
La suite de l'histoire durera jusqu'à l'année suivante avec des épisodes dramatiques et des interventions dangereuses, improvisées dans l'urgence. On parle température des cœurs des réacteurs (elle monte), refroidissement (il est extrêmement difficile) et radioactivitéradioactivité (elle grimpe). L'unité 1 subit une forte explosion le 12 mars. Pour maintenir le refroidissement, Tepco commence à utiliser l'eau de mer. Les systèmes de refroidissement des deux autres réacteurs cessent à leur tour de fonctionner. L'unité 3 explose le 14 mars et la fusionfusion, phénomène redouté, se confirme dans trois réacteurs. Surchauffés, les matériaux du cœur des réacteurs, dont le combustiblecombustible radioactif, se mettent à fondre, générant un risque de diffusiondiffusion de la radioactivité hors de l'enceinte. C'est ce qui se produit dans les jours suivants. Le 22 mars, les premières évacuations de population commencent.
La centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi le 23 mars 2011. Les réacteurs 1, 3 et 4 ont été totalement détruits par des explosions. Dans l'unité 2, encore debout, une fuite radioactive complique l'intervention des techniciens. © idé
Les faits marquants de la catastrophe
Voici quelques articles détaillant les moments importants de cette catastrophe, qui sert toujours de référence pour la gestion des risques et de la sécurité nucléaires. Cliquez sur les liens pour lire l'article complet.
Un séisme de 8,9 près du Japon provoque un puissant tsunami
Un séisme de magnitude 8,9 s'est produit il y a quelques heures près des côtes japonaises, provoquant des dégâts importants. Une alerte au tsunami a été lancée dans les îles Mariannes, au Japon, aux Philippines et en Russie.
Il y a un an, le séisme de Tohoku secouait le Japon
Le 11 mars 2011, il y a un an, le Japon subissait le pire tremblement de terretremblement de terre qu'il n'ait jamais connu, avec une magnitude de 9. Cet événement est le résultat de circonstances géologiques exceptionnelles qui ont bouleversé les connaissances scientifiques dans le domaine de la sismologie.
Fukushima : les piscines brûlent…
Deux des piscines de stockage de combustible sont actuellement en train de bouillir, faute de refroidissement. Les hélicoptères continuent d'y apporter de l'eau. Trois réacteurs sont toujours dans un état préoccupant.
Fukushima : quand le vent tourne, la radioactivité aussi
Les déluges d'eau continuent d'être organisés autour des réacteurs de Fukushima Daiichi et le rétablissement de l'électricité a déjà permis de remettre en route l'un des systèmes de refroidissement. Alors que le vent tourne au nord, envoyant donc la radioactivité vers le sud, les mesures radiologiques autour de la centrale imposent déjà la surveillance voire l'interdiction de l'eau du robinet et de certains produits alimentaires.
On arrose Fukushima
La réplique de magnitude 6, qui a été ressentie fortement jusqu'à Tokyo, n'a pas fait de dégâts supplémentaires, tandis que des hommes se battent à Fukushima. La mission du personnel est de refroidir à tout prix quatre réacteurs, avec de l'eau apportée par camion ou par hélicoptère. La situation s'améliore dans le réacteur 2.
Fuite inquiétante à Fukushima Daiichi
Le réacteur 3 de la centrale de Fukushima ne fume plus mais il laisse fuir des gazgaz radioactifs.
La contamination radioactive touche l’eau autour de Fukushima
Les mesures de radioactivité deviennent inquiétantes autour de la centrale de Fukushima, alors que l'incendie se poursuit dans le réacteur 3, sans que son origine soit clairement établie.
Fukushima, les émissions radioactives ont été sous-estimées
Les quantités d'éléments radioactifs relâchés dans l'atmosphère annoncées par le gouvernement japonais après la catastrophe de Fukushima ont été largement sous-estimées. C'est ce que rapporte une étude qui s'est intéressée aux isotopesisotopes de césiumcésium et de xénonxénon.
Ça chauffe à Fukushima
La température a augmenté dans le réacteur n°2 de la centrale de Fukushima, passant de moins de 50 °C à plus de 300 °C lundi après-midi. Une panne de thermomètrethermomètre est très probablement à l'origine de ces données extravagantes.
Le mont Fuji est sous pression depuis le séisme géant de 2011
Pour la première fois, une équipe franco-japonaise montre l'impact d'un séisme sur un volcanvolcan, et non des moindres puisqu'il s'agit, respectivement, du tremblement de terre qui a secoué le Japon en mars 2011 et du mont Fujimont Fuji. Les géologuesgéologues ont exploité une méthode récemment mise au point qui consiste à utiliser les signaux sismiques de faible amplitude générés par les mouvementsmouvements de l'océan. Elle devrait permettre d'améliorer l'estimation du risque d'éruptions volcaniqueséruptions volcaniques majeures à travers le monde.
Fukushima : la surveillance médicale des populations est renforcée
L'accidentaccident nucléaire à la centrale de Fukushima Daiichi a exposé les habitants à un niveau important de radioactivité. Trois ans après la catastrophe, quelles sont les conséquences sanitaires ?