Les analyses d'urines de Japonais, réalisées par une association, montrent une contamination au césium radioactif jusqu'à 220 km de la centrale de Fukushima Daiichi. Les résultats sont cependant équivoques.

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    La contamination du sol dans la zone de Fukushima est quasi nulle à partir de 10 cm de profondeur. © danaspencer, Flickr, cc by nc nd 2.0

    La contamination du sol dans la zone de Fukushima est quasi nulle à partir de 10 cm de profondeur. © danaspencer, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Au moment du premier anniversaire du tsunami qui a frappé le Japon le 11 mars 2011 et de la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima, on reparle de risques liés à la radioactivitéradioactivité. De nouvelles analyses d'urines ont été réalisées ces derniers mois par l'association pour le contrôle de la radioactivité de l'ouest (Acro), dans des régions assez éloignées de la centrale de Fukushima. Et les résultats ne sont pas bons.

    Sur les 30 échantillons urinaires provenant de filles et de garçons âgés de 3 à 22 ans (plus une femme de 36 ans), la moitié montre un taux de césiumcésium 134 ou 137 supérieur à la normale (les urines ne contiennent normalement pas de césium). Les urines d'un garçon de 10 ans, résidant dans la ville d'Ohsyu (province d'Iwate) à 220 km de la centrale de Fukushima Daiichi, présentaient fin 2011 une contaminationcontamination de 1,29 Bq (becquerelbecquerel) par litre. Des concentrations encore plus importantes ont été détectées dans des échantillons prélevés mi-février à une cinquantaine de kilomètres de la centrale.

    Contamination en césium 137 des urines sur 30 sujets japonais (Bq par litre). La bande rouge clair indique la limite de détection, en dessous de laquelle, avec les tests utilisés, la contamination n'est pas mesurable. © D'après Acro 2012

    Contamination en césium 137 des urines sur 30 sujets japonais (Bq par litre). La bande rouge clair indique la limite de détection, en dessous de laquelle, avec les tests utilisés, la contamination n'est pas mesurable. © D'après Acro 2012

    Contamination dans les légumes ?

    Bonne nouvelle néanmoins, la contamination d'une fille de 4 ans, dont les urines ont été prélevées en septembre puis en décembre, a fortement diminué. Selon l'Acro, c'est parce qu'elle a arrêté de manger les légumes du jardin familial, qui seraient radioactifs.

    Pourtant, en juillet 2011, soit quatre mois après la catastrophe nucléaire de Fukushima, Tomoko Nakanishi, chercheur à l'université de Tokyo, avait effectué des recherches sur les denrées alimentaires en provenance de la province de Fukushima. Ce qu'il avait montré est en contradiction avec le communiqué de presse de l'Acro.

    Analyses d'urines d'enfants biélorusses, réalisées en 2003. La limite de détection est la valeur en dessous de laquelle les tests utilisés ne sont pas capables de détecter une éventuelle contamination. © Acro 2003

    Analyses d'urines d'enfants biélorusses, réalisées en 2003. La limite de détection est la valeur en dessous de laquelle les tests utilisés ne sont pas capables de détecter une éventuelle contamination. © Acro 2003

    Tchernobyl pire que Fukushima ?

    Selon lui, la radioactivité est fortement ancrée à la surface du sol, sur une épaisseur d'environ 5 cm. Même la pluie aurait du mal à la drainer. Quoi qu'il en soit, elle n'est pas absorbée par les légumes selon les résultats du scientifique nippon. Les sources de la contamination des enfants dont les urines ont été analysées par l'Acro seraient donc à chercher ailleurs.

    À noter que l'Acro est une association qui s'est formée juste après la catastrophe de Tchernobyl, afin de réaliser des mesures de la radioactivité au sein de l'environnement, sur des personnes, etc. En 2003, l'association avait effectué une série d'analyses sur des enfants biélorusses. À l'époque, le taux de détection était de 10 Bq par litre et les urines de certains de ces enfants (nés après 1986) atteignaient une concentration proche de 70 Bq par litre...