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La plateforme Elgin se trouve à 240 km à l'est des côtes écossaises. Dans cette région se trouvent quatre gisements d'hydrocarbures (en bleu), sur des fonds d'une centaine de mètres. Pour l'instant, une zone d'interdiction a été mise en place pour les bateaux (Sea exclusion zone) et pour les aéronefs (Air exclusion zone), de, respectivement 2 et 3 milles nautiques de rayon. © Bellona
Depuis dimanche 25 mars, du gaz naturel s'échappe d'une plateforme exploitée par Total, située en mer du Nord à environ 240 km à l'est d'Aberdeen, au nord de l'Écosse, au-dessus de deux gisements de gaz, baptisés Elgin et Franklin. D'après Total, l'accidentaccident se serait produit « lors d'une intervention sur un puits », par 98 mètres de profondeur (les gisements, eux, se trouvent à 6 km sous le fond de la mer). La production des trois champs, Elgin, Franklin et West Franklin, a été complètement arrêtée. Elle atteignait 9 millions de mètres cubes de gaz par jour, auxquels s'ajoutaient 60.000 barils par jour de brut léger, destinés au marché britannique.
Une nappe d’hydrocarbures s'est répandue en surface et, surtout, le gaz naturel continue de fuir et s'échappe dans l'atmosphère. Composé principalement de méthane, ce gaz est inflammable et pourrait facilement provoquer une puissante explosion. Tout le personnel de la plateforme Elgin (238 personnes) a été évacué par hélicoptèrehélicoptère. Shell a également fait évacuer une partie du personnel de deux de ses plateformes Shearwater et Noble Hans Deul.
L'endroit est désormais surveillé... de loin. Une zone d'exclusion a été décrétée pour les navires, de 2 milles marins autour de la plateforme (soit 3,7 km), et une autre pour les avions, de 3 milles (5,6 km). D'après l'association de défense de l'environnement Bellona, qui suit l'affaire de près, « la situation serait hors de contrôle ».
La plateforme Elgin, en mer du Nord, exploite un gisement de gaz naturel par 98 mètres de fond. D'autres installations se situent aux alentours. © Total
Plateforme Elgin : pas d'action possible dans l'immédiat
D'après Total, ce champ de gaz naturel est caractérisé par « une température élevée et une forte pressionpression ». Cette dernière atteindrait jusqu'à 1.100 barsbars, contre 900 dans le puits Macondo où s'était produite l'explosion qui a détruit la plateforme Deepwater Horizon en avril 2010. C'est bien le risque d'une explosion qui est redouté. Tous les systèmes électriques ont été arrêtés, pour éviter la possibilité d'une étincelle. Mais la torchère brûle toujours... « C'est normalement le cas sur une plateforme » a calmement précisé Brian O'Neill, un porteporte-parole de Total. Le vent d'ouest a la bonne idée de pousser le nuagenuage de gaz dans la direction opposée à la torchère et les prévisions le donnent stable pour les jours à venir.
Pour l'instant, deux solutions semblent envisagées : creuser un puits de secours pour réduire la pression, ce qui pourrait prendre 6 mois, ou fermer purement et simplement le puits.