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Une fuite de l'oléoduc Pegasus a causé le déversement de près de 800.000 litres de pétrole brut autour de la ville de Mayflower, en Arkansas. © Greenpeace
Une pollution qualifiée de déversement majeur, selon l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) : le 29 mars 2013, la fissure d'un oléoducoléoduc entraînait la dispersion de milliers de barils de pétrole brut aux alentours de Mayflower, une ville au centre de l'Arkansas et en bordure du lac Conway. La fuite a engendré l'évacuation de 22 habitations et la fermeture complète de l'oléoduc. Deux jours après la catastrophe, le géant ExxonMobil ne fournissait toujours pas d'estimation du déversement, mais annonçait avoir ramassé près de deux millions de litres de mélange d'eau et pétrolepétrole brut.
Le 2 avril, une enquête a été ouverte. Aujourd'hui, cette investigation a quelque peu progressé. Dustin McDaniel, le procureur général qui dirige l'enquête, a déclaré qu'Exxon Mobil avait respecté la date limite pour fournir tous les documents demandés. « Aujourd'hui, nous avons reçu 12.587 pages de documents. Cela inclut également 5 CDCD de données, et plus de 200 plans. » Si l'on ne connaît toujours pas la cause de la fissure, il semble que la pollution soit beaucoup plus importante que considérée jusqu'alors.
Déversement de mélange d’eau et de pétrole brut autour des maisons de la ville de Mayflower, en Arkansas. Quelque 5.000 barils de pétrole se sont répandus. © EPA
Si l'on en croit ExxonMobil, la fissure de l'oléoduc mesurerait 5 cm de large et serait de 6,7 m plus longue qu'annoncé juste après l'incident. Les estimations du déversement de pétrole sont en outre revues à la hausse. À ce jour, on compte plus de 4,4 millions de litres de mélange d'eau et de pétrole déversés, ainsi que 1.500 m3 de sols et débris mazoutés. En somme, près de 800.000 litres de pétrole brut ont été répandus. Enfin, si jusqu'ici l'industriel affirmait que le lac Conway avait été épargné, il semblerait que sa pollution n'ait pu être évitée.
Qu’advient-il du pétrole récupéré ?
Hydrocureuses et absorbants en rouleaux ont aspiré autant de pétrole que possible, sur le sol, dans les ruisseaux et cours d'eau autour de Mayflower, ces derniers jours. Si l'on en croit Karen Tyrone, vice-présidente de l'exploitation des pipelinespipelines chez ExxonMobil, la majorité du pétrole a été récupérée. Toutefois, certains marais et zones autour du lac ont encore besoin d'être traités. Le 10 avril, de violents orages ont éclaté et ratissé la zone, entraînant un ralentissement des travaux d'aspiration de cette marée noire.
Le pétrole sera recyclé : tout ce qui est pompé dans l'environnement sera stocké dans des « frac tanks », des réservoirs de stockage. Chaque réservoir contient des centaines de barils. Ils seront ensuite transportés vers un ADEQ, un site approuvé destiné au recyclage et au traitement du pétrole. Mais l'affaire n'est pas terminée et l'enquête ne fait que commencer. Le procureur Dustin McDaniel demande quatre millions de dollars à ExxonMobil pour poursuivre les investigations et découvrir la cause de la fuite.
L'oléoduc PegasusPegasus est vieux de 60 ans. Il transporte le pétrole brut issu des usines de sable bitumineux canadiennes, depuis l'Illinois vers les raffineries du Texas. L'incident a marqué les esprits notamment parce que le sable bitumineux est lourd et donc difficile à nettoyer, puisqu'il ne flotte pas sur les cours d'eau. D'autre part, la catastrophe s'est produite quelques semaines avant une grande réunion publique sur le projet très controversé de l'oléoduc Keystone. Si celui-ci est adopté, un oléoduc géant transportera le sable bitumineux de l’Athabasca (Canada) jusqu'en Illinois.