À Marseille se tient en ce moment le sixième Forum mondial de l'eau, l'occasion pour les instituts de veille d'alerter sur les dangers à venir et pour les gouvernements de s'accorder sur les mesures à prendre. « Il faut mettre la gestion de l'eau au centre du prochain sommet de la Terre à Rio en juin prochain » expliquent en substance les auteurs d'un rapport sur l'état mondial des ressources hydriques. Une déclaration ministérielle fraîchement publiée précise – vaguement – des promesses d'engagements.

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    Le 6e Forum de l'eau, qui se tient depuis lundi et jusqu'à vendredi à Marseille est l'occasion pour les différents instituts de présenter leurs rapports sur l'état de l'eau dans le monde et sur sa gestion. Le programme mondial pour l'évaluation des ressources en eau (WWAP pour World Water Assessment Programme)), chapeauté par l'Unesco, a ainsi rendu public son quatrième rapport Gérer l’eau dans des conditions d’incertitude et de risque.

    Tous les trois ans, le WWAP profite du cette tribune pour dévoiler son rapport. Force est de constater que depuis le précédent forum, à Istanbul en 2009, les choses n'ont pas beaucoup changé. Aujourd'hui, les personnes qui n'ont pas accès à l’eau du robinet dans les villes sont plus nombreuses qu'à la fin des années 1990.

    L'agriculture responsable de 70 % de la consommation d'eau totale

    Et cela ne devrait pas aller en s'améliorant. Avec l'accroissement de la population humaine, les demandes alimentaire et énergétique vont augmenter. Beaucoup de domaines qui sont très demandeurs d'eau, bien plus que l'hygiène ou la simple hydratationhydratation des individus. Par exemple, en France, seulement 20 % de l'eau est utilisée à ces fins. C'est l'industrie et l'agriculture, avec respectivement 50 et 30 %, qui sont les plus consommatrices. À l'échelle mondiale, l'agriculture est responsable de 70 % de la consommation d’eau.

    La délégation française (Sujiro Seam et Henri de Raincourt) lors de la conférence ministérielle au Forum mondial de l'eau, à Marseille. © 6<sup>th </sup>World Water Forum/Christophe Taamourte

    La délégation française (Sujiro Seam et Henri de Raincourt) lors de la conférence ministérielle au Forum mondial de l'eau, à Marseille. © 6th World Water Forum/Christophe Taamourte

    Ce sont ces facteurs qui placent le devenir de l'eau en position incertaine. Selon les auteurs du rapport, ces problématiques doivent impérativement être intégrées aux autres enjeux écologiques et de développement durable. Ils souhaitent que leurs conclusions puissent être relayées lors du Sommet de la Terre qui se tiendra à Rio en juin 2012 (Rio+20).

    L'eau : un thème majeur pour Rio+20

    Le Forum mondial de l'eau a aussi été l'occasion pour les différentes délégations de dévoiler la déclaration ministérielle, un texte en préparation depuis le dernier forum mondial d'Istanbul. Les gouvernements s'y engagent sur des idées et des objectifs communs.

    Mais ce genre de texte doit contenter tout le monde et les annonces qu'il contient sont en général sans surprise. Ce fut par exemple le cas de l'accord pris à la fin de la Conférence pour le climatclimat de Durban. Ainsi, la déclaration ministérielle ne contient aucun objectif chiffré. On apprend donc que les ministres sont « déterminés à relever le défi de l'eau à toutes les échelles », mais on en sait très peu quant aux moyens d'y parvenir.

    Le texte est timide et il a de plus déclenché le mécontentement de la délégation bolivienne qui souhaitait que l'eau soit reconnue comme une ressource non privatisable, ce que demandent également les ONG qui, en parallèle, se réunissent pour le Forum alternatif mondial de l'eau.

    Néanmoins, les ministres ont insisté pour que l'accès à l'eau devienne un droit universel, ce qui avait été contesté à Istanbul il y a trois ans. Tout comme les auteurs du rapport du WWAP, les ministres sont en outre décidés à faire de l'eau un des thèmes majeurs de la conférence de Rio+20. Vu l'urgence, on espère que cette volonté sera respectée.