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Et pourtant, elle coule... © Stuck in Customs / Flickr - Licence Creative Common (by-nc-sa 2.0)
Pendant une semaine, 30.000 personnes venues du monde entier, dont 15.000 chercheurs et décideurs, 180 ministres et 25 chefs d'Etat vont parler d'un enjeu primordial pour les décennies à venir. Le cinquième Forum mondial de l'eau, organisé tous les trois ans par le Conseil mondial de l'eau (World Water Council), vient en effet de s'ouvrir à Istanbul, en Turquie, pour se terminer le 22 mars. Le secrétaire général des Nations Unis, Ban Ki-moon, estime que la pénurie d'eau « risque d'alimenter guerres et conflits ».
Au Proche-Orient, entre Israël et les pays arabes mais aussi autour de l'Euphrate, entre la Turquie, la Syrie et l'Irak, et dans bien d'autres endroits du monde, le partage des ressources en eau est au mieux une pomme de discorde, au pire une source de conflits latentslatents. Il se dit que le précieux liquideliquide est l'une des causes de la terrible guerre au Darfour.
Une ressource mondiale à mieux partager
Car l'humanité est déjà bel et bien en état de pénurie d'eau. Aujourd'hui, 1,1 milliard de personnes n'ont pas un accès permanent à l'eau potable et en 2030, selon l'ONU, la moitié de l'humanité sera dans cette situation. Aujourd'hui, un demi milliard d'être humains ne disposent pas de latrines mais ils seront cinq milliards en 2030. Outre les guerres, la pénurie d'eau propre est un puissant vecteur de maladies, provoquant trois millions de morts par an. L'eau est aussi indispensable à l'agriculture, puisqu'il en faut entre 800 et 4.000 litres pour obtenir un kilogrammekilogramme de blé. Un kilo de bœuf en nécessite entre 2.000 et 16.000 litres.
La démographie mondiale explique le manque actuel et le changement climatiquechangement climatique son aggravation dans les prochaines décennies. D'après l'ONU, la demande devrait augmenter de 64 milliards de mètres cubes par an. Les solutions sont manifestement politiques, pour un meilleur partage et une utilisation plus soignée. Les décideurs parleront probablement d'aide au développement puisque, aujourd'hui, 5% seulement de ces fonds sont destinés à résoudre des problèmes liés à l'approvisionnement en eau.
Nous aurons l'occasion de revenir sur cet épineux problème. Le dimanche 22 mars, jour de clôture du forum d'Istanbul, est déclaré par l'Unesco Journée mondiale de l'eau 2009.