Rouler à 200 km/h dans les rues de la capitale, ce sera permis samedi 28 avril pour les compétiteurs de la troisième édition de l'ePrix de Paris, l'une des dix épreuves de la saison 2017-2018 de Formule E, le pendant électrique de la Formule 1. Autre particularité : la course se déroule en pleine ville, sous les yeux du public.

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    Feu vert pour la troisième édition de l'ePrix de Paris, qui aura lieu ce samedi 28 avril autour des Invalides sur un trajet de 1,93 km comportant 14 virages, où s'affronteront vingt des meilleurs pilotes mondiaux des circuits électriques. Les essais auront lieu le matin avec un « Super Pole » à 12 h 45, qui récompense de trois points comptant pour le championnat le plus rapide au tour. La course, elle, commencera à 16 h 00. Podium prévu après 17 h 00.

    Comme l'an dernier, les véhicules, ressemblant à des Formule 1, disposeront de moteurs développant 272 chevaux, soit 200 kW en langage moderne. La vitessevitesse est limitée, comme sur nos routes, mais, tout de même, à 230 km/h. L'an prochain, la compétition mettra en lice des bolides électriques d'une nouvelle génération, baptisée Gen2, de 250 kW de puissance (335 chevaux), dont l'autonomieautonomie permettra de boucler toute la course. Aujourd'hui en effet, les pilotes doivent changer de monture quand la batterie de la première est vidée.

    L'ePrix de Paris s'inscrit dans une compétition mondiale, qui se déroule dans dix villes différentes. Le premier Grand prix de la saison 2017-2018 s'est déroulé à Hong-Kong le 2 décembre et le dernier se tiendra à New York le 15 juillet prochain. Le tournoi est organisé par la FIA (Fédération Internationale de l'AutomobileAutomobile), avec de multiples partenaires dont l'inévitable Michelin (seul fournisseur de la F1 pour les pneumatiquespneumatiques) et, pour l'ePrix de Paris, EDF, qui collabore sur les techniques de recharge et sur la sécurité de la course.


    Formule E : entrez dans les coulisses d'une course électrique

    Article de Jean-Luc GoudetJean-Luc Goudet publié le 26/04/2016

    Après le succès de l'ePrix de Paris, la Formule E - des courses de voitures électriquesvoitures électriques en ville plutôt que sur circuit - commence à faire parler d'elle. Cette compétition pose des problèmes techniques nouveaux, comme l'alimentation en électricité autour de l'épreuve ou la sécurité des véhicules en cas d'accidentaccident. L'une des entreprises engagées dans ces compétitions s'appelle d'ailleurs EDF. Son directeur R&D, Bernard Salha, nous explique les spécificités de cette compétition.

    L'« ePrix de Paris », ce 23 avril, était la septième course de la saison 2015-2016 de la Formule E, compétition originale de véhicules électriques dans des épreuves courues en ville. Ce championnat, qui en est à sa deuxième saison, est organisé par la FIA (Fédération internationale de l'automobile) et commence à trouver ses marques.

    Comme les autres « Formule », ces compétitions sont dûment réglementées. La vitesse est limitée à 225 km/h et la puissance en course à 170 kW, soit 231 ch (et 200 kW en qualifications, soit 272 ch). Pour l'instant, ces voitures du futur se ressemblent car le châssis est le même pour tout le monde. Signé Spark, il est réalisé en aluminiumaluminium et en fibre de carbonefibre de carbone. Pour la première saison, toutes les voitures avaient le même groupe motopropulseur, développé par McLaren, ce terme englobant le moteur lui-même et les systèmes associés, en particulier la boîte de vitesse. Cette année, cependant, chaque écurie peut choisir le sien.

    Comme les voitures électriques du commerce, leur handicap est l'autonomie... qui ne leur permet pas de terminer la course. Chaque écurie doit donc disposer de deux voitures, le pilote sautant de l'une à l'autre au milieu de l'épreuve. Cela n'empêche ces compétitions d'attirer le public mais aussi les sportifs. Deux compétiteurs de la jeune génération de pilotes, engagés dans la Formule E, sont emblématiques par le nom de leurs pères : Nicolas Prost et Nelson Piquet Jr.

    Le coureur allemand Daniel Abt, de l’écurie Audi Sport-Abt Schaeffler, lors de course de Formule E, à Berlin Tempelhof, le 23 mai 2015. © Avda, CC by-sa 3.0

    Le coureur allemand Daniel Abt, de l’écurie Audi Sport-Abt Schaeffler, lors de course de Formule E, à Berlin Tempelhof, le 23 mai 2015. © Avda, CC by-sa 3.0

    La course : un banc d'essai pour de futures voitures de tourisme ?

    Côté technique, tout est à inventer dans ces compétitions, depuis la motorisation jusqu'à la sécurité en passant par la charge des batteries et les règlements sur les performances. Parmi les équipementiers du championnat Formule E, on trouve EDF, présent depuis la première course, à Pékin, en 2014. L'électricien français s'occupe des tests imposés sur les batteries et de la sécurité dans les stands et sur les voitures. Quand de nombreux ampèresampères, canalisés par des centaines de voltsvolts, côtoient des techniciens qui doivent intervenir sur un problème mécanique, ou des équipes de secours autour d'une voiture accidentée, il faut prendre des précautions.

    Bernard Salha, directeur de la Recherche et Développement de EDF. © EDF

    Bernard Salha, directeur de la Recherche et Développement de EDF. © EDF

    « Les conditions de la course sont extrêmes »

    Bernard Salha, directeur de la R&D de EDF, explique la présence de l'entreprise dans les courses de ce championnat original.

    Pourquoi EDF est-il devenu un équipementier de course automobile ?

    Bernard Salha : Nous intervenons autour de la sécurité, pour l'évaluation des systèmes (batteries en particulier) et pour les stands (avec mise à la terre, par exemple). Nous examinons aussi le réseau électriqueréseau électrique à mettre en place autour de la course.

    Ces questions sont-elles bien connues aujourd'hui ?

    Bernard Salha : Les conditions d'une course sont extrêmes. Les sollicitations technologiques sont donc fortes. Il y a beaucoup à apprendre de ces compétitions. La mobilité électrique n'en est qu'à ses prémices et ces courses nous donnent de précieuses indications.

    L'expérience de la compétition serait donc transposable à la voiture de monsieur Tout-le-monde ?

    Bernard Salha : Oui. C'est un peu comme l'industrie spatiale. Des contraintes très fortes conduisent à mettre au point des solutions qui peuvent ensuite être utilisées ailleurs. Je prendrai un exemple : où mettre le coupe-circuitcoupe-circuit ? Chez vous, c'est le disjoncteurdisjoncteur, installé dans le tableau électrique de la maison. Mais sur une voiture, il faut le placer à un endroit sécurisé - il y a 700 volts à couper - et, à la fois, accessible par les pompiers qui interviendraient après un accident.

    Une course comme l'ePrix de Paris est-elle un bon exemple ?

    Bernard Salha : Je crois que c'est très symbolique. Jamais une course de Formule 1 n'aurait pu être organisée en plein Paris ! Cela fait aussi entrer la voiture électrique dans le domaine de la passion que l'on peut avoir pour l'automobile et ses performances. C'est un bel exemple de la mobilité électrique...