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Quel est l'impact de l'exploitation forestière sur la biodiversité et les ressources en carbonecarbone ? Pour répondre à cette question, une équipe de douze chercheurs issus d'autant d'instituts de recherche, dont le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), a rassemblé et analysé plus d'une centaine d'études scientifiques.
Pour la première fois, une étude permet d'aboutir à des résultats quantifiés concernant à la fois la biodiversité des forêts tropicales et les ressources carbonées. Les chiffres, qui viennent d'être publiés dans la revue Conservation Letters, dévoilent qu'après la première coupe sélective d'une forêt primaire, c'est-à-dire d'où ne sont extraits que quelques arbres à l'hectare, le stock de carbone s'élève à 76 % du stock initial et qu'entre 85 et 100 % des espèces de mammifères, d'oiseaux, d'invertébrésinvertébrés et de plantes sont toujours présentes.
La biodiversité des forêts tropicales reste encore à explorer. Pour témoin, ce rhinopithèque (Rhinopithecus strikeri) jusque-là inconnu, découvert en 2011 en Birmanie, est représenté ici sur une reconstitution réalisée à partir de différents clichés. © Thomas Geissmann, Fauna & Flora International
La gestion durable des forêts : un bon outil
Ce résultat est d'autant plus intéressant que les analyses ont porté pour la plupart sur des forêts exploitées non certifiées. Les auteurs défendent la thèse selon laquelle l'amélioration des pratiques de gestion durable permettrait d'accroître encore plus les fonctions environnementales mais aussi économiques des forêts exploitées.
L'article met à mal l'idée que l'exploitation sélective engendre la dégradation des forêts tropicalesforêts tropicales. Il suggère au contraire que la gestion durable des ressources forestières tropicales, en complément des aires protégées, doit finalement être considérée comme un outil majeur pour la conservation des forêts tropicales.