Avec l’annonce de deux parcs éoliens de près de 500 MW chacun confiés au consortium GDF Suez-Areva, le gouvernement donne un coup d’accélérateur à un programme entamé depuis plusieurs années. La ressource est énorme, mais reste inexploitée…

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    En 2027, deux grands parcs éoliens devraient avoir fleuri, l'un sur la Manche, au large du Tréport (Seine-Maritime) et l'autre en Atlantique, entre l'île d'Yeu et Noirmoutier. Ces deux chantiers, prévus de longue date, ont finalement été attribués mercredi 7 mai à un consortium réunissant GDF Suez et Areva. Le choix n'est pas surprenant, correspondant à une répartition entre différents groupes industriels. En 2012, EDF et Alstom, réunis, avaient remporté l'appel d'offres pour les parcs à installer au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), de Fécamp (Seine-Maritime) et de Courseulles-sur-Mer (Calvados), tandis qu'Areva, associé à l'espagnol Iberdrola, était chargé du parc de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor).

    Ce vaste plan a démarré avec le « Grenelle de l'environnement », en 2009. L'objectif, toujours maintenu, est d'atteindre 25.000 MW en 2020 pour l'énergie éolienne, dont 6.000 pour l'« offshore ». Avec ses façades maritimes, la France a en effet une ressource importante mais encore inexploitée. Actuellement, aucun chantier n'est terminé, alors que les éoliennes au large des côtes du Danemark tournent depuis maintenant 20 ans. Le Royaume-Uni est pionnier en Europe, avec 3.600 MW installés, et l'Allemagne met les bouchées doubles depuis plusieurs années.


    Les idées du gouvernement en matière d’éoliennes en mer. © Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Dailymotion

    L'éolien en mer meilleur que l'éolien à terre

    Ces efforts sont compréhensibles. Par rapport à l'éolien terrestre, l'offshore présente un meilleur rendement, car les vents sont à la fois plus forts et plus réguliers. Sur l'année, à puissance identique et en France, la production d'énergieénergie électrique serait 75 % plus élevée en mer qu'à terre, selon le ministère. Rappelons que la puissance indiquée d'une éolienne ou d'un parc est celle, maximale, atteinte quand la vitessevitesse du vent se maintient dans la fourchette idéale.

    Sur l'année, la puissance moyenne est bien plus faible et la production électrique varie. Le rapport entre les deux est le facteur de charge. Celui de l'éolien terrestre, en France, est de l'ordre de 20 % et celui de l'éolien en mer plutôt de 30 %. Un champ de 1.000 MW a donc une puissance moyenne d'environ 200 ou 300 MW. L'installation, en revanche, est plus complexe et plus coûteuse (3,5 milliards d'euros pour l'ensemble des six projets français actuels). En 2012, le rapport Énergies 2050 du Centre d'analyses stratégiques chiffrait le coût du mégawattheure à 70 euros pour l'éolien terrestre et à 110 euros pour l'offshore.

    Le potentiel de l'éolien offshore, d'après la FFE (association France énergie éolienne). © Idé

    Le potentiel de l'éolien offshore, d'après la FFE (association France énergie éolienne). © Idé

    L'éolien offshore plus difficile en Méditerranée

    Chacun des parcs prévus en France représente une puissance maximale d'environ 500 MW (496 pour Le Tréport et pour Noirmoutier). Les quatre parcs déjà attribués affichant un total de 1.928 MW, la production de l'éolien en mer devrait donc être de près de 3.000 MW en 2027 une fois les six champs d'éoliennes en action. L'objectif du Grenelle ne sera donc pas atteint avec ces seuls projets, mais la ministre de l'ÉcologieÉcologie a promis que d'autres chantiers seront lancés, notamment en Méditerranée, pour l'instant dépourvue de pales.

    La conquête de mare nostrum par Éole ne sera cependant pas facile, car les profondeurs près des côtes sont bien plus importantes que sur la façade atlantique, en mer du Nordmer du Nord ou dans la Manche. Or, les Français n'ont jusque-là conçu que des éoliennes ancrées sur le fond, et il faudra donc apprendre à les faire flotter...