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Cette photographie a été prise dans un centre de stockage des déchets radioactifs de faible ou de moyenne activité, dans l'Aube. Les éléments contaminés (par exemple des gants de protection utilisés par du personnel lors de certaines opérations) sont stockés dans des fûts, eux-mêmes placés dans des alvéoles, puis recouverts de béton. © Andra
Depuis 1979, l'Andra se charge de la gestion sur le long terme des déchets nucléairesdéchets nucléaires produits en France. Depuis, elle publie, tous les 3 ans, un inventaire de l'ensemble des matières radioactives du territoire. La version 2012, qui expose un état des lieux fait le 31 décembre 2010, a été rendue publique ce 11 juillet. Les évolutions probables de la filière y sont également présentées. On y apprend que la quantité de déchets stockés en 2030 devrait doubler par rapport à aujourd'hui.
Ces déchets, classés en 5 catégories en fonction de leur niveau de radioactivitéradioactivité et de la duréedurée de vie de celle-ci, ne proviennent pas uniquement de la production électronucléaire (59 %). Ils sont aussi produits par la recherche (26 %), la défense (11 %), l'industrie non électronucléaire (3 %) et enfin le monde médical (1 %). Fin 2010, ils représentaient environ 1.320.000 m3, la grande majorité d'entre eux (90 %) étant des résidus de faible ou moyenne activité à vie courte (FMA-VC, 830.000 m3) et de très faible activité (TFA, 360.000 m3). Seuls 2.700 m3 (0,2 %) correspondent à des déchets de haute activité, principalement des résidus de combustiblecombustible obtenus après traitement, mais ils représentent à eux seuls 96 % de la radioactivité à stocker.
Le rapport met également en avant d'autres chiffres clés. La France disposerait d'installations pouvant stocker 90 % des déchets nucléaires générés annuellement. Cependant, seuls 72 % des résidus déjà produits à ce jour seraient stockés de manière définitive, les autres étant entreposés provisoirement en vue d'être traités ou en attendant la création de centres adaptés.
Présentation chiffrée des déchets nucléaires présents en France le 31 décembre 2010 et prévisions pour 2030. © Idé
Déchets radioactifs : des centres doivent être construits
La prévision pour 2030 a été réalisée en prenant en compte deux critères. La durée de fonctionnement, tout d'abord, de l'ensemble des réacteurs (58 à ce jour, plus un EPR) sera de 50 ans, contre 40 ans auparavant. Ensuite, la totalité des combustibles usés seront traités, ce qui produit des déchets d'activité moyenne mais à vie longue (FMA-VL). Ces critères ont notamment été choisis sur la base des politiques actuellement menées par les exploitants et les autorités.
La France devrait compter 1,9 million de m3 de déchets en 2020 et 2,7 millions en 2030, soit plus du double de la quantité actuelle. Les résidus de très faible activité (TFA) devraient connaître la plus forte augmentation à la suite du démantèlement des premières centrales électronucléaires et de quelques centres de recherches, passant de 360.000 m3 en 2010 à 762.000 m3 en 2020 et 1.300.000 m3 en 2030. Une difficulté risque de se présenter pour leur entreposage. Au rythme actuel (35.000 m3 par an), le centre de Morvilliers qui les accueille pourrait atteindre sa capacité maximale (630.000 m3) d'ici 2025. L'AndraAndra réfléchit donc à la constructionconstruction d'un nouveau site adapté ou à une éventuelle amélioration des conditions d'entreposage (meilleur compactage des déchets, par exemple).
Aucun problème de stockage ne se pose pour les résidus de faible et moyenne activité. Ils ont été, sont ou seront accueillis au sein de trois centres de surface : un dans la Manche (fermé car sa capacité maximale de 520.000 m3 a été atteinte) et deux dans l'AubeAube (stockage total de 1 million de m3 dont seul un quart serait utilisé à ce jour). Les déchets de haute activité ou à longue durée de vie sont pour le moment entreposés dans des lieux adaptés en attendant la construction d'un site souterrain, présenté dans le projet Cigéo, où ils pourront terminer leur vie. Seul hic, son inauguration serait prévue en 2025. Il sera donc difficile de stocker des combustibles traités si une fermeture anticipée des centrales devait avoir lieu.