Après un incendie au cœur même d’un des deux réacteurs de la centrale de Penly, en Normandie, et une fuite d’eau radioactive (restée confinée dans le bâtiment), EDF assure maîtriser « l’incident », classé au niveau 1. L’origine de l’événement est encore inconnue mais concerne une pompe du circuit de refroidissement primaire du réacteur. Une première dans une centrale française.

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    La centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime, région de Haute-Normandie) comporte deux réacteurs REP (à eau pressurisée). Entre Dieppe et le Tréport, elle est installée sur les communes de Saint-Martin-en-Campagne et de Penly. La centrale s'étend sur 230 hectares, dont 70 gagnés sur la mer. © EDF

    La centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime, région de Haute-Normandie) comporte deux réacteurs REP (à eau pressurisée). Entre Dieppe et le Tréport, elle est installée sur les communes de Saint-Martin-en-Campagne et de Penly. La centrale s'étend sur 230 hectares, dont 70 gagnés sur la mer. © EDF

    L'incident est clos. Il ne reste plus qu'à trouver l'origine de la panne et à relancer le réacteur nucléaire. C'est ce qu'explique EDF ce matin, après deux départs de feufeu repérés hier dans le réacteur 2 de la centrale de Penly (Seine-Maritime). À 12 h 20, une alarme incendie a déclenché l'arrêt automatique du réacteur. Une heure plus tard, des pompiers, portant des tenues de protection contre la radioactivité, sont entrés dans le bâtiment et ont constaté que deux flaques d'huile étaient en train de brûler. Ces deux débuts d'incendie ont été rapidement éteints à l'aide d'extincteurs.

    La panne provenait d'une des quatre pompes de refroidissement du circuit primaire, celui qui récupère la chaleurchaleur dans le cœur du réacteur, avec de l'eau sous pressionpression (les deux réacteurs de la centrale de Penly sont à « eau pressurisée », comme toutes les centrales françaises). L'incident est donc loin d'être anodin et a d'ailleurs provoqué une fuite d'eau radioactive, au niveau d'un joint défectueux. Cette fuite est cependant restée confinée dans l'enceinte du bâtiment. Malgré cette panne dans une pompe, le réacteur a entamé son refroidissement et se trouve désormais en « arrêt à froid ».

    L'ASN (Autorité de sûreté du nucléaire) a classé l'incident au niveau 1 de l'INES (International Nuclear Event ScaleInternational Nuclear Event Scale), c'est-à-dire le plus bas (le niveau 0 ne correspond qu'à une légère anomalieanomalie sans conséquence et, en haut de l'échelle, les accidentsaccidents de Tchernobyl et de Fukushima ont été classés au niveau 7). De son côté, EDF assure que la fuite a été arrêtée cette nuit à 4 h 00. Il reste désormais à comprendre ce qui s'est passé dans le système de refroidissement. Il faudra au moins plusieurs jours d'arrêt du réacteur avant d'envisager un redémarrage.