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La crevette nordique du Canada (Pandalus borealis) se pêche dans le Maine et sur toute la côte est du Canada. C'est l'espèce la plus consommée sur la côte. © NOAA
Cela n'était pas arrivé depuis 35 ans. Une grave pénurie de crevettes dans le golfe du Maine, aux États-Unis, a obligé les autorités à interdire la pêche cette année. La Commission des pêches maritimes des États de l’Atlantique a posé un moratoire pour la saison 2014, justifiant que l'hiver dernier, la récolte était la plus faible jamais enregistrée depuis la dernière interdiction survenue en 1978. L'année dernière déjà, les scientifiques avaient insisté pour interdire la pêche des crevettes, mais les autorités ont seulement réduit le poids de la capture. Il était de 625 tonnes, soit 72 % de moins que le volumevolume de l'année 2012, mais les pêcheurs ont attrapé seulement 307 tonnes de crevettes.
La situation est grave, car toutes les tailles de ces crustacés sont concernées par la pénurie. Les pêcheurs ciblent les femelles âgées de 4 à 5 ans, on s'attend donc à ce qu'il y en ait moins. Mais d'après la Commission, une diminution drastique des juvéniles est aussi observée. C'est précisément ce qui a forcé l'interdiction de la pêche cette année, il faut maximiser le potentiel de reproduction de l'espèceespèce.
Une chute aussi drastique du stock de crevettes est évidemment due à la surpêche. Le déclin est observé depuis 2006, mais le fait que même les juvéniles soient aussi touchés indiquent que l'espèce subit d'autres pressionspressions. Le réchauffement de l'océan est particulièrement pointé du doigt. En 2012, la température de l'eau du golfe a atteint son maximum, et cette année ce n'est semble-t-il pas bien mieux. L'augmentation de température a favorisé le développement dans la région de prédateurs, comme le merlu argenté et la morue et influe sur la reproduction des crustacéscrustacés. Par ailleurs, les crevettes se nourrissent exclusivement de phytoplancton, dont les bloomsblooms ont sensiblement diminué. Dans ces conditions, les scientifiques sont très pessimistes quant au recouvrement de l'espèce.