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C'est un peu une course contre la montre qui se joue à l'usine de production d'aluminium du groupe MAL, près d'Ajka, en Hongrie. Après la fuite de boue rouge du 4 octobre dernier, qui avait déversé près d'un million de mètres cubes d'un produit toxique, alcalin et riche en métauxmétaux lourds, tuant 7 personnes et faisant 123 blessés, les autorités craignent une nouvelle fuite.
Environ 800 personnes du village de Korontar avaient dû être évacuées et ne savent toujours pas quand elles pourront rentrer chez elles. Dans la crainte d'une nouvelle rupture du bassin de rétention, une deuxième commune, Devecser, semble menacée. L'armée a pris place avec 300 soldats et 130 véhicules pour organiser un départ massif et précipité au cas où il deviendrait nécessaire.
Écosystèmes en danger
C'est qu'en effet, une autre fissure menace de provoquer un écroulementécroulement complet du bassin, ce qui libèrerait les 500.000 mètres cubes qui y restent encore. Depuis quelques jours, on s'active sur place pour construire un barrage protégeant les habitations en contrebas. Sa hauteur atteint 4 mètres, pour 30 mètres à la base. Ce lundi, sa longueur dépasse le kilomètre. Elle devra en faire moitié plus pour que le barrage soit efficace, ce qui sera réalisé demain mardi, espère-t-on au cabinet du Premier ministre.
L'endiguement empêchera de nouveaux dégâts, mais il faut aussi se préoccuper de ceux déjà occasionnés, aux rivières empoisonnées et à leurs alentours. La pollution s'est étalée sur une vaste région et a atteint le Danube. L'alcalinité (le pH) du plus long fleuve d'Europe s'y est stabilisée mais la boue contenait aussi de l'arsenicarsenic, entre autre. Devant cette catastrophe écologique, la Hongrie a demandé l'aide de la Communauté européenne et une équipe d'experts a été dépêchée sur place.
Il faudra peut-être aussi revoir à la hausse les problèmes sanitaires. La boue alcalinealcaline n'a pas d'effet toxique immédiat. C'est la raison pour laquelle les habitants, après l'inondation, ont commencé à déblayer avec énergieénergie. Les brûlures sont venues plus tard. Selon Le courrier des Balkans, la direction de l'hôpital d'Ajka refuse de parler aux journalistes mais minimise les risques de complications, pulmonaires par exemple, chez les habitants qui sont restés sur place. La crainte peut subsister dans une zone durablement polluée par des éléments lourds (du plombplomb notamment), dont certains sont faiblement radioactifs et autour de rivières où les écosystèmes sont quasiment détruits (cas de la Torna et la Marcal).
Pour expliquer une telle catastrophe, l'erreur humaine est désormais pointée du doigt mais il sera sûrement difficile de trouver un responsable unique. Le responsable du bassin de rétention explique que les digues respectaient les normes. Mais, selon l'agence Reuters, Gusztav Winkler, un ingénieur qui a inspecté le site lors de la constructionconstruction du bassin il y a trente ans, le sous-sol « rendait le bassin instable ». Le gouvernement hongrois vient de prendre le contrôle de l'entreprise Ajkai Timfoldgyar Zrt, du groupe MAL, à qui appartient cette usine.